[Cannes 2013] Les vins IGP Méditerranée sur la Croisette

Sans aucun doute, avec son important service d’ordre durant la durée du Festival, la Croisette devient l’Indication Géographique la plus Protégée de France. C’est en partant de cette notion géographique de territoire, comme le souligne son président, Thierry Icard, que se définit l’IGP Méditerranée. Un territoire situé dans un quart sud-est de la France, regroupant 13 départements (dont les deux corses), et bordé par le Rhône à l’ouest, la frontière italienne à l’est et la méditerranée au sud.

Depuis 2005, le vin de Méditerranée (devenu IGP en 2009) reconduit son partenariat avec la plus pointue des quatre sélections du festival, la Semaine de la Critique. Depuis 1962 elle a pour mission de mettre en avant les premiers et seconds films des cinéastes du monde entier : Jean Eustache, Bernardo Bertolucci, Wong Kar Wai ou Jaques Audiard sont passés par là.

Pour le réalisateur québécois Sébastien Pilote, présent cette année avec son second long métrage, Le Démantèlement, un film doit être « long en bouche », « persistant », « structuré » afin que l’on s’en souvienne le lendemain. Si « on ne sent pas l’amour » avec lequel il est fait, c’est comme un « vin de dépanneur » (petite épicerie de dépannage à Québec) qui s’oublie sitôt bu. De son dernier film, il dit encore qu’il est « plus classique, plus rond ». Aux vins californiens trop faciles, il préfère les vins de l’Oregon ou de Long Island dont un assemblage de Cabernet Franc et Merlot de chez Mudd, tout sur le fruit. C’est sans doute la raison aussi pour laquelle il a tout particulièrement apprécié, dans la sélection des vins du partenariat, le Fruité de Régusse, assemblage de Grenache, Cinsault, Muscat, en rosé.

« Des vins jeunes, assemblages de cépages du sud, très sur le fruit, propres à séduire de néo-consommateurs », c’est la spécificité des IGP méditerranée selon Marie de Monte, directrice InterVINS sud-est. Un vin simple et festif où le rosé représente 60% du volume global et va jusqu’à plus de 95% comme dans le cas de la Famille Sumeire.
En renouant avec l’activité de négoce de ses aïeux il y a quelques années, Olivier Sumeire ne pensait pas qu’elle irait jusqu’à représenter aujourd’hui plus de 40% de sa production. Propriétaire des Châteaux Maupague et Coussin en AOP Côtes de Provence Sainte Victoire et du Château L’Afrique en AOP Côtes de Provence, son idée de départ était de compléter sa gamme en IGP afin de pouvoir offrir à la restauration des vins servis entre 10 et 15€, comme avec sa gamme « S » décliné en blanc (assemblage Rolle-Uniblanc), rosé (Grenache-Cinsault) et rouge (Grenache-Syrah-Cabernet-Sauvignon).

Toujours en rosé, à noter, chez les Vignerons du Roy René à Lambesc, une des 78 caves coopératives de l’IGP Méditerranée, le Marseilla, un assemblage à dominante de Caladoc (croisement entre le Grenache noir et le Côt), de Carignan et de Muscat, au nez épicé et à petit prix (4, 50€ départ chais). Il sera parfait pour vos soirées d’été qui finiront bien un jour par arriver, ne désespérons pas.

Texte et photo Jean Dusaussoy