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Champagne Pierre Mignon à moindre dosage

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

21.10.2022

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Le champagne Pierre Mignon s’attache à travailler de plus en plus sur les dosages en mettant en avant ses cuvées non dosées

Les cuvées non dosées remportent un succès croissant chez Pierre Mignon. La cuvée Pure Zéro Dosage a été élaborée il y a une quinzaine d’années à la demande du marché japonais « qui souhaitait un vin non dosé mais avec une attaque moins vive, explique Denis Garret, le sommelier de la Maison. Jean-Charles Mignon, le maitre de chai, a donc testé plusieurs vieillissement et c’est celui de cinq ans en cave qui a remporté les suffrages. Il a permis d’arrondir le vin comme le service conseillé dans un grand verre ballon ». Ce contenant rend en effet les bulles plus crémeuses. Le meunier majoritaire, typique de la vallée de la Marne (près de 60 % des appros de la Maison), lieu d’ancrage historique de la maison, y gagne en rondeur et en gourmandise. Le blanc de blancs Grand cru 100 % chardonnay issu de Chouilly, Cramant et Avize a nécessité « davantage de précision pour être proposé non dosé dès l’apéritif », précise Céline Mignon, directrice commerciale. Sur une base 2018, il comprend 25 à 30 % de vins de réserve en solera. « C’était un pari risqué car nous avions déjà le Pure, notre best seller en circuit traditionnel, dans notre boutique d’Epernay et même sur le eshop. Nous avons réfléchi à cette cuvée à la demande de Dominique Bouchet, ancien ambassadeur de la Maison, ex-chef de la Tour d’Argent et du Crillon qui voulait un champagne épuré pour pas masquer sa cuisine et juste accompagner la grande gastronomie ».

Pendant le confinement, la famille Mignon a redégusté toutes ses cuvées (une douzaine de références dans la gamme) avec différents dosages. Elle a commencé à baisser celui du Grand Vintage et du Prestige rosé à 6-7 g pour s’adapter à l’évolution des goûts. « Avant les non-dosés intéressaient surtout les grands connaisseurs et les sommeliers, reconnait Céline Mignon. Depuis 3-4 ans, ils plaisent à de plus en plus de consommateurs ».

Celine Mignon ©F. Hermine

Un vignoble morcelé

Le domaine entre les mains de la cinquième génération (Jean-Charles en vignes et en cave, sa sœur Celine au commerce) dispose d’une vingtaine d’hectares en propriété (une centaine en appros avec une cinquantaine de viticulteurs); il produit environ 450 000 bouteilles par an. Labellisé HVE depuis trois ans, il s’est également lancé dans des essais en viticulture bio sur une parcelle de 2 hectares travaillés au cheval au Breuil (51) non loin du domaine. « Nous n’avons pas encore décidé d’une éventuelle extension à d’autres parcelles car notre vignoble est très morcelé et disséminé entre la vallée de la Marne, celle du Surmelin, une vallée parallèle réputée pour ses meuniers, et la Côte des Blancs ». Charles Mignon travaille également sur d’autres cuvées parcellaires en monocépage (pinot noir) et sur un coteaux champenois rouge en pinot meunier.

Terre de Vins a aimé :

Pure Zéro dosage (55 % de pinot meunier, 35 % de chardonnay, 10 % de pinot noir). Des arômes de champignons, de fruits secs torréfiés ( noisettes), fougère, mirabelle, et ne touche d’agrumes. Opulent et charmeur sur une tension inéral et de l’ampleur . Avec un plateau de fruits de mer, des Saint- Jacques rôties (39 €)

Brut Prestige (même assemblage) dosé à 7 g. Flatteur et équilibré sur des notes anisées et crayeuses, des fruits blancs, une note briochée et miellée. Velouté, et fruité sur une vivacité persistante, des saveurs fruitées et de sous- bois. Avec une volaille à la crème, des quenelles de brochet. (35 €)

Blanc de Blancs Grand Cru 100 % chardonnay dosé à 6 g. Une belle vivacité aromatique sur des fruits blancs bien mûrs et des agrumes avec une bote de pain d’épices. Tonique et citronné. Avec des crustacés, un turbot grillé (42 €)

Clos des Graviers 2009 50 % de chardonnay, 40 % pinot noir, 10 % pinot noir, dosé à 8 g. Une parcelle exposée plein sud, plantée dans les années 50 par Alex, le grand-père de Jean-Charles. Ce dernier a relancé la cuvée en 2008. Son nom évoque les pierres calcaires de ce plateau au-dessus du Breuil dans la vallée du Surmelin. Des bulles fines et onctueuses, pour un vin minéral, des arômes de fruits blancs bien mûrs, des notes de brioche, de cacao et d’épices. Racé, intense et de grande longueur. (90 €)