Accueil Cognac Frapin : « Un arpège de notes délicieuses »

Cognac Frapin : « Un arpège de notes délicieuses »

Ci-dessus : Patrice Piveteau (photo JC Chapuzet)

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

08.06.2022

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La sortie d’un cognac millésimé de la maison Frapin est toujours très attendue pour les amateurs de spiritueux. L’occasion de donner la parole au directeur général et maître de chai du prestigieux domaine de Segonzac, Patrice Piveteau, pour en savoir davantage sur ce 1995 et sur le millésimé en général.

Que signifie un cognac millésimé et pourquoi est-ce relativement rare dans cette région ? 

Le cognac est par tradition un produit d’assemblage. Dernière étape avant la mise en bouteille, l’assemblage est une étape cruciale pour le maître de chai. En véritable chef d’orchestre, il doit sélectionner puis assembler les eaux-de-vie de différents chais et de différents âges afin d’obtenir une qualité et des caractéristiques constantes. Le but étant de maintenir le style Frapin année après année. Un véritable assemblage de rigueur, d’intuition et d’expérience... Cependant il est possible de faire des millésimes dans le cognac, c’est-à-dire un cognac issu d’une seule et même année de récolte. Un millésime est donc plus rare et impose plus de contraintes au niveau de la traçabilité. Il faut pouvoir prouver qu’il s’agit d’une seule et même année de récolte, pour cela nous travaillons avec le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. Cet organisme va venir apposer un sceau de cire sur chaque barrique millésimée et il est le seul à pouvoir décacheter ce sceau. 

Quand s’est décidée la création de ce 1995 ? 

Juste après la distillation de la récolte de 1995 (donc avant le 31 mars 1996) nous avons isolé un lot considéré avec un potentiel élevé. Il fut ensuite mis en dame-jeanne en 2020 donc c’est un 25 ans d’âge.

Alors, 27 ans plus tard, à l’heure de son lancement sur le marché, pouvez-vous nous en faire une note de dégustation ? 

La rondeur et la souplesse dominent. En chais humides, environ 2% du précieux trésor s’évapore. L’alcool, principalement, est abandonné aux anges pendant vingt-cinq ans au profi­t du plaisir, celui que l’épicurien connaîtra en dégustant un cognac singulier, façonné avec amour et dextérité. Pour la couleur, la robe flatte le regard, elle est brillante et soyeuse, allumée de reflets orangés. Le millésimé s’ouvre délicatement au nez sur un arpège de notes délicieuses : un zeste d’agrumes, l’éclat de la mandarine. Puis le mouvement se déploie vers des fragrances épicées de pêche séchée et de pain d’épices. En bouche, ce 1995 – 25 ans d’âge - fait la part belle aux arômes du verger, fruits épanouis qui évoluent au palais vers des notes ­finement vanillées puis délicatement épicées. La chaude saveur de la noix de muscade répond à la rondeur solaire de l’abricot sec. La ­finesse et l’équilibre vont de concert jusqu’à la note ­finale de rancio qui s’alanguit en bouche, longue et caractéristique des vieux cognacs.