Accueil Dry January : un mois de sobriété, oui… mais pas en janvier !

Dry January : un mois de sobriété, oui… mais pas en janvier !

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

12.01.2019

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Cette initiative lancée en 2013 en Angleterre consiste à ne pas boire une goutte d’alcool pendant tout le mois de janvier. Défi difficile à relever en ce début d’année tant les occasions d’accompagner la bonne chère (avec modération) sont diverses et variées. En tout cas, à Terre de Vins, on fait l’impasse !

La période des fêtes vient juste de se terminer et avec elle les excès en tous genres. Aux huîtres, foie gras, saumon fumé et autre chapon farci sont venus s’ajouter bon nombre de crus sortis pour l’occasion. Avec comme corollaire, nos foies bien engorgés qui ne demandent qu’à être mis au repos. C’est de ce constat qu’est né l’idée d’un mois de janvier sans alcool – ou Dry January – il y a 6 ans en Angleterre. Avec un succès fulgurant puisque le nombre de participants est passé de 4500 en 2013 à 5 millions en 2018 ! Oui mais voilà, la date pose problème. Car dans l’Hexagone, le mois de janvier regorge d’occasions festives qui permettent, pour quelques semaines, de prolonger la magie des fêtes.

A peine rentrés et voici la ronde et dorée galette des rois qui a pointé le bout de sa fève. Le cidre fermier qui l’accompagne n’est pas vraiment une option (ou alors, éventuellement du champagne). Son acidité et ses bulles se trouvent être salvatrices au regard du gras de la frangipane, surimprimé sur celui de la pâte feuilletée. Premier accroc au « Dry January », donc. Vous allez ensuite vous ressourcer à la campagne et, pendant le repas de famille, il y a de grandes chances que l’on vous serve une belle pièce de gibier, à poils ou à plumes. Car la saison de la chasse bat son plein et les viandes goûteuses font en ce moment même le plaisir des palais les plus fins. Nouveau cas de conscience et second coup de canif au « Dry January ». Franchement, un civet de lièvre accompagné d’eau minérale, ça ne fait pas sérieux. Un grand plat de tradition mérite d’être célébré. Ne pas ouvrir un fronsac ou un cahors, ce serait une faute. Pire, un crime de lèse-majesté !

Spatules et Saint-Vincent

Finalement, loin de nous avoir dégoûté, les festins de décembre nous auraient plutôt éveillé et préparé les papilles. Car qui dit janvier, dit premiers grands froids sur le pays. Et si les caquelons à fondue sont de sortie, c’est tout simplement pour signifier à monsieur météo qu’il est grand temps qu’il neige. Là encore, vous risquez fort d’être acculé. A moins d’aimer manger un mélange collant recouvert d’une nappe de gras, le vin blanc sera indispensable à la préparation de votre plat. Et comme point trop n’en faut, il devrait en rester une lichette dans la bouteille. D’où votre réflexe anti-gaspillage.

Décidément, le « Dry January » est vraiment mal parti. D’autant qu’également, parmi vos bonnes résolutions pour 2019, il y avait davantage de fraternité et de partage. Ça tombe mal. Janvier est le mois du saint-patron des vignerons. Pour fêter Saint-Vincent, ceux-ci organisent des fêtes dans différents villages viticoles pendant cette période plus calme d’activité. Le 19 janvier, c’est l’archiconfrérie des vignerons de la Champagne qui défilera dans la magnifique ville médiévale de Troyes. Et à moins d’être grossier, il s’agira de célébrer la dive bouteille avec tous les autres participants. Un excellent prélude avant la saint-Vincent tournante de Bourgogne qui, pour sa 75ème édition, se tiendra cette année à Vézelay, au pied de sa fabuleuse basilique classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. En somme, le « Dry January », c’est bien, mais en janvier, ça craint !