Accueil Actualités Dynamisme et ambitions des Coteaux-Varois-en-Provence

Dynamisme et ambitions des Coteaux-Varois-en-Provence

Présentation du millésime des Coteaux-Varois-en-Provence ©F. Hermine

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

10.04.2024

Partager

Le vignoble des Coteaux-Varois-en-Provence bruisse de nombreuses rumeurs depuis quelques mois sur la santé de l’appellation. Pendant ce temps, elle phosphore à grand renfort d’études stratégiques, de séminaires et autres réunions pour se construire un avenir. 

L’appellation varoise est en quête d’identité, ou plutôt d’une meilleure définition. « Bien sûr, l’appellation est caractérisée par la fraîcheur, l’équilibre, la rondeur de ses vins, par un véritable attachement à l’environnement dans l’écrin d’une Provence plus intimiste entre le Bessillon, les barres de Cuers et la Sainte-Baume, énonce Thomas Giroud, directeur du syndicat. Mais cette Provence verte ne l’est pas seulement par les chênes, mais aussi grâce à l’eau, un élément important avec tous ces fleuves et rivières, le Caramy, l’Issole, l’Argens...  40% de nos vins sont en bio (76% des surfaces) et ça n’est pas du marketing - le premier domaine historique du Sud en bio était celui des Alysses à Pontevès». Et de rappeler également que l’union coopérative Estandon qui représente environ la moitié des volumes de l´AOP est presqu’entièrement labellisée HVE. « Mais une fois que l’on a dit ça, l’image n’est pas vendeuse et il faut travailler davantage sur notre identité ». 

©F. Hermine

"Ne plus être des suiveurs"
« On nous accuse souvent d’être suiveurs des Côtes-de-Provence, et il est vrai que quand ils toussent, on est enrhumés. Donc à nous de construire notre avenir et nous avons aujourd’hui toutes les cartes en main » affirme le président de l’appellation Éric Lambert. D´autant plus que depuis le début de l’année, les Coteaux-Varois semblent mieux se maintenir que les Côtes-de-Provence et les Coteaux-d´Aix mais à volumes moindres.

Un changement de nom pourrait être envisagé à terme, « pourquoi pas Provence verte, mais le nom Provence très protégé impliquerait une longue procédure et ce sera la dernière option envisagée ». En attendant, le syndicat avance pour une meilleure reconnaissance, notamment celle des metteurs en marché en leur proposant des rendez-vous bisannuels pour faire le point, suivre la mise en réserve à la champenoise afin de produire ce que l’appellation peut vendre. Une réflexion est également menée « pour pousser un club de jeunes à faire émerger des idées nouvelles, à inciter les prescripteurs à venir dans le vignoble avec l’aide des coopératives qui jouent déjà le jeu du collectif, mais il faut reconnaître que le pourcentage de moins de 40 ans est très faible » avoue Thomas Giroud. 

Une gouvernance et un pilotage dynamisés
Côte pilotage, le syndicat devrait se doter d’un conseiller technique agronome pour suivre les sujets vignes, en particulier la parcelle d’expérimentation de cépages résistants derrière l’abbaye de La Celle en collaboration avec le Centre du Rosé, les Vifa (Variétés d’Intérêt à Fin d’Adaptation), pour faire le lien avec les techniciens de la Chambre d’agriculture... En matière de gouvernance, il s’agit d’être « proactif » dans la création de la fédération des ODG de Provence qui regrouperait les AOP de Provence, d’aider à la professionnalisation des élus par des formations, d’initier des groupes de travail pour motiver vignerons et coopérateurs avec des référents par domaine de compétence et une indemnisation au temps passé. 

Les Coteaux-Varois entendent également avancer sans attendre sur la communication, à commencer par la diffusion d’une newsletter pour toucher toute l’aire d’appellation, de mails d’information, de comptes-rendus de réunions et commissions. Un nouveau protocole de dégustation est en réflexion et pourrait être ouvert aux œnologues, courtiers, agronomes... « Nous voulons fédérer par une dynamique collective et un même discours, souligne Thomas Giroud. Et pour tout ça, il faudra financer nos ambitions ; tout le monde semble en comprendre la nécessité, ce qui impliquera sans doute une augmentation de cotisations de 1 à 4€/ hl ». Un programme ambitieux qui sera débattu lors de la prochaine AG en juin.