Accueil [Foire aux seconds vins] Sauternes : la fraîcheur dans le verre

[Foire aux seconds vins] Sauternes : la fraîcheur dans le verre

20191012_115601_2

Auteur

Laura
Bernaulte

Date

12.10.2019

Partager

Vous pensez encore que les sauternes sont lourds et sirupeux, et que vous pourrez difficilement aller au-delà d’un seul verre ? Oubliez ce préjugé, les seconds vins liquoreux affichent un style fruité et frais, parfait pour une consommation renouvelée. La preuve avec trois exemples sauternais « fresh and so fresh » présents ce samedi à la Foire aux Seconds Vins au Hangar 14 (Bordeaux), parmi une cinquantaine d’autres grands vins en vente au meilleur prix.

L’entrée à 10 €, remboursée dès l’achat d’une caisse de 6 bouteilles, permet à chacun de venir apprécier ces grands crus.

Château de Rayne Vigneau
Madame de Rayne 2010 (19€ la bouteille, 16,90€ la caisse de six)

Perché sur une croupe, deuxième point culminant de l’appellation après Yquem, le 1er cru classé de Bommes est possédé par l’homme d’affaires Derek Smith (Trésor du Patrimoine). Il cultive ses 84 ha de vignes (74 % sémillon, 24 % sauvignon, 2 % muscadelle) dans un esprit de viticulture ultra-raisonnée, pour donner naissance à une fratrie de vins possédant tous une patte commune sur la fraîcheur et une trame désaltérante.

Madame de Rayne 2010
Cette cuvée a été ainsi baptisée en l’honneur de Madame de Rayne, à la tête du domaine lorsque celui-ci fut classé en 1855. Créé à partir de vignes de 25 ans d’âge, à 80 % sémillon et 20 % sauvignon, ce vin est élevé dans 50 % de barriques neuves. Encore plus que son aînée, « Madame de Rayne » se veut fringante et fraîche, avec son nez fin entre les fruits exotiques, l’amande, la fleur d’acacia et l’abricot. En bouche, elle est ciselée, transcendée par une acidité vivifiante se prolongeant jusqu’à la finale, portée par des arômes d’abricot, pâte de coing et agrumes. A boire dès maintenant et jusqu’en 2023. A servir entre 8 et 11°C, en apéritif, ou avec une salade de fruit pour renforcer l’impression de fraîcheur. A découvrir également ce samedi, Madame de Rayne 2015 (18€ la bouteille, 16,90 € la caisse de six).

A mentionner…
Côté vins, une nouvelle cuvée sans soufre sortie pour la première fois en 2017 baptisée « Audace », née du travail effectué depuis quinze ans sur la réduction des doses de soufre (25€).
Et sinon, toujours une offre œnotouristique riche et novatrice, sans cesse étoffée, allant des visites-dégustations aux ateliers d’assemblage, en passant par « Les 5 sens en éveil », « Rayne-Vigneau » à cheval, la « dégustation perchée » dans le cèdre bicentenaire, ou à un Escape game dans les salons du château.

Château Suduiraut
Castelnau de Suduiraut 2010 (21,90 € la bouteille, 19,90 € par caisse de six)

La compagnie d’assurance AXA Millésimes est à la tête de quatre propriétés bordelaises parmi ses huit domaines à travers le monde. Dans cette prestigieuse famille, le 1er cru classé de Sauternes château Suduiraut a été acquis en 1992. Il a subi une rénovation de grande ampleur, tant du côté du vignoble que de ses bâtiments. Replanté et restructuré, le vignoble compte 90 hectares pour majeure partie sur le plateau autour du château, seuls 9 ha étant localiés sur la colline d’Yquem. Le sémillon y est chéri, et représente 90 % de l’encépagement. Il domine l’assemblage des trois cuvées liquoreuses, le grand vin et les deux seconds vins, dont Castelnau de Suduiraut, issu de parcelles s’exprimant plus tôt que celles de Château Suduiraut pour offrir un vin plus accessible à la dégustation plus jeune.

Castelnau de Suduiraut 2010
Assemblage de 91% de sémillon et 9% de sauvignon blanc, élevé dans 10 % en barriques neuves pendant 15 mois, ce très beau millésime est la résultante d’une récolte en cinq tries à la vigne. Avec sa robe dorée, ce vin exhale le melon, le litchi, la pêche jaune, des notes confites, le coing et l’amande, agrémentés de touches d’épices douces (gingembre), et d’une pointe minérale. En bouche, « on retrouve la générosité du millésime avec une belle onctuosité et toujours un fruité bien présent. Des nuances confites de melon, de cédrat et d’ananas rôti apparaissent, associées aux épices et à des notes de thé noir. La finale se prolonge tout en longueur sur des saveurs de citron confit, d’épices et de caramel doux. » A apprécier dans sa jeunesse, en apéritif, avec des entrées (carpaccio de saumon) ou des cuisines exotiques, il offre aussi une belle garde de 20 ans environ.

A mentionner…
Le château produit également deux cuvées de blancs secs, le grand vin blanc « S de Suiduiraut vieilles vignes » et le blanc sec de Suduiraut. A découvrir lors d’un passage à la propriété (qui vaut le détour avec ses bâtiments du XVIIe siècle, classés monuments historiques, s’ouvrant sur un splendide jardin à la française). Depuis 2008, une boutique rénovée accueille les dégustations clôturant les trois formats de visites privées (« A la découverte des arômes du Sauternes », « Masterclass du Château Suduiraut », « atelier trois fromages »), comprenant la découverte du vignoble puis des installations techniques et s’achevant par une dégustation.

Château La Tour Blanche
Les Charmilles de La Tour Blanche 2016 (19€ la bouteille, 18€ la caisse de six)

C’est Daniel « Osiris » Iffla, l’un des hommes les plus fortunés du XIXe siècle qui, veuf et sans enfants, décida de léguer à sa mort ce domaine à l’Etat. Sa seule condition : y héberger une école de viticulture et d’œnologie. Aujourd’hui, ce lieu, possédé par la région Nouvelle-Aquitaine, accueille chaque année 150 élèves de la 3e au BTS. Perché à 60 mètres au-dessus du niveau de la mer, le vignoble de 46 hectares est cultivé pour moitié avec une philosophie raisonnée, pour l’autre en bio. Le sémillon domine (80%), accompagné de sauvignon (15%) et muscadelle (5%).

Les Charmilles de La Tour Blanche 2016
Ce second vin, issu de raisins sélectionnés et moûts non-retenus pour le 1er cru classé, bénéficie néannmoins des mêmes soins que le grand vin. Il est vinifié exclusivement en cuves en inox pour préserver son aromatique et sa fraîcheur, et produit chaque millésime à environ 13 000 bouteilles. D’un style plus aérien, vif, moderne que son aîné, il offre un bel équilibre entre fraîcheur et d’élégance. Au nez, il dévoile une large palette aromatique sur les fruits frais (abricot, agrumes, fleurs d’acacia, fruits exotiques, zestes de citron). La fraîcheur se poursuit en bouche, très fruitée (citron, abricot, fruits secs), et s’achève sur une touche mentholée et une finale légèrement épicée. A avoir perpétuellement dans la porte de son frigo, à conserver 10 à 12 ans, et à boire frais voire pourquoi pas « on the rocks », en apéritif, mais aussi avec du foie gras, des crustacés, des poisson à la crème, viandes blanches, cuisines exotiques, fromages persillés, desserts fruités…

A mentionner…
Une vaste gamme, allant du bordeaux en trois couleurs (7€), au bordeaux blanc sec « Duo » (13€), en passant par les seconds vins « Les Charmilles » (20€), ou « Les Brumes » 2018, mais aussi en 2021 à la nouvelle cuvée en édition limitée « Léonie », assemblage à égalité de muscadelle et sémillon. Le domaine propose aussi à la vente une fabuleuse collection de vieux millésimes qui n’ont jamais quitté le domaine, dont le plus vieux de 1957. Pour faire découvrir son histoire et son savoir-faire, le cru classé a ouvert ses portes depuis de nombreuses année pour des visites (découverte, dégustation verticale, gourmande, combinée) mais aussi des animations plus originales, comme depuis cette année le « Vino Challenge », deux heures d’atelier-jeu, ainsi que des visites insolites en vélo, avion ou montgolfière.