Accueil « Il est temps que la France se réapproprie son vin »

« Il est temps que la France se réapproprie son vin »

Auteur

La
rédaction

Date

03.01.2013

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Récemment élu à la présidence de l’Union des Grands Crus de Bordeaux, Olivier Bernard (propriétaire du Domaine de Chevalier) identifie, parmi ses priorités, une nécessité de renforcer la place des grands crus bordelais sur le marché français.

Olivier Bernard succède à Sylvie Cazes (appelée à prendre la direction du centre culturel du vin à Bordeaux) à la présidence de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. Une fonction que l’homme ne s’attendait pas forcément à occuper, mais qu’il se dit pleinement prêt à assumer.

Comment s’est déroulée votre désignation ?

De la meilleure des façons. Je n’avais pas prévu d’être candidat. Mais lorsque Sylvie Cazes a annoncé sa volonté d’arrêter, plusieurs personnes m’ont poussé à y aller. Je suis membre du conseil d’administration et du bureau de l’Union depuis longtemps. J’ai finalement dit oui. J’ai été le seul candidat et j’ai été élu à l’unanimité. J’ai 52 ans et la force et l’envie de contribuer à prolonger l’histoire.

Comment envisagez-vous votre rôle ?

L’Union des Grands Crus est une machine qui réunit beaucoup des plus grands crus de Bordeaux. Elle joue un rôle promotionnel essentiel. Depuis septembre, grâce aux réceptions organisées à travers le monde, elle nous a permis de rencontrer plus de 12 000 professionnels. Je souhaite que nous poursuivions ce travail. Nous sommes beaucoup copiés aujourd’hui. Nous devons voir comment continuer à assurer une bonne promotion, peut-être de manière un peu différente. Il n’est pas indispensable que nous soyons toujours tous ensemble au même endroit.

L’exportation est un des objectifs de l’Union des Grands Crus. Mais qu’en est-il du marché français ?

Je crois qu’il est temps que la France se réapproprie son vin. La France, c’est toujours 50% de la vente des vins de Bordeaux. Nous avons la chance de représenter des vins qui coûtent entre 15 et 200 euros. Avec un niveau de qualité de chaque produit toujours très exigeant. C’est un message que nous devons faire passer.

Comment y parvenir ?

Pour toucher le cœur des consommateurs, nous avons le Week-end des grands amateurs. On constate que les gens qui viennent nous voir sont de plus en plus éduqués à la dégustation. Je souhaite que cette manifestation mette en valeur les richesses de l’Union. En montrant le meilleur de Moulis, puis la fois suivante le meilleur de Saint-Julien, de Listrac, des Graves, etc. Nous devons aussi être proches de nos sommeliers. Car nos meilleurs ambassadeurs sont les étoilés du Guide Michelin. Avec des vins d’excellence et des prix intelligents, nous pouvons revenir dans le cœur des Français.

L’exportation, notamment vers la Chine, n’est pas pour vous le seul chemin à suivre.

Il y a la Chine, mais nous ne devons négliger aucun marché et surtout pas nos marchés traditionnels. Outre la France, il y a la Belgique, l’Angleterre, etc. Nous devons être en phase avec le négoce qui, lui aussi, peut faire passer des messages car il connaît parfaitement la réalité du marché.

Propos recueillis par Jean-Pierre Tamisier