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La renaissance de Val-Joanis

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

05.12.2022

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Le château Val-Joanis est revenu sur le devant de la scène parisienne pour une soirée exceptionnelle de dégustation au Mandarin Oriental animée par Margot Ducancel et son club Rouge aux Lèvres. Le directeur général Hervé Lasserre en a profité pour revenir sur l’évolution du domaine depuis le rachat par la famille Roozen.

Le domaine préparait en silence sa renaissance depuis quelques années. Val-Joanis, à Pertuis, au coeur du Parc Régional du Luberon, s’étend sur 400 hectares d’un seul tenant dont une centaine de vignes, ce qui en fait le domaine privé le plus important de de la région (labellisé HVE). Il appartenait, à partir des années 70, à la famille Chancel qui, outre la plantation de nouvelles vignes et la construction des chais, y avait également créé, avec le paysagiste Tobbie Loup de Viane, un parc inspiré du XVIIIe et classé depuis 2005 « Jardin Remarquable ». Le domaine avait suscité un temps l’intérêt du couple Brad Pitt-Angelina Jolie avant l’acquisition de Miraval; il a finalement été vendu en 2011 au hollandais Leonard Roozen qui a fait fortune dans le monde des pépinières et de l’horticulture. Après plus de 10 ans de gros investissements pour restructurer le vignoble, identifier les plus beaux terroirs, moderniser le chai et le matériel en vignes, les Roozen, Léonard rejoint par son fils Jan Friso, ont embauché il y a deux ans un nouveau directeur, Hervé Lasserre, venu des Vignobles Terrassous près de Perpignan.  « Nous avons 14 cépages plantés sur 71 parcelles, à majorité syrah pour environ 40 % avec du cinsault, du grenache, du mourvèdre, du rolle… mais également quelques originalités comme du marselan, du gamay, du viognier, du muscat petit grain, du petit manseng…, détaille Hervé Lasserre. Val-Joanis élabore 45 % de rosés, 35 % de rouges et 20 % de blancs, avec l’objectif d’être à un tiers de chaque dans une décennie ».

Une gamme revisitée

©F. Hermine

Les vins sont classés à 80 % en AOP Luberon, le reste en IGP Méditerranée. Le domaine a entièrement revu sa gamme : les Val Jo en IGP dans les trois couleurs (8,50 €) dont les étiquettes ont été illustrées par Matthieu Forichon (le dessinateur des Parisiennes), sur la base des lieux emblématiques du domaine. Les 2,75 ha de viognier à 250 m d’altitude ont été vinifiés séparément depuis le millésime 2021 pour la cuvée Viognier Réserve. La gamme Château en AOP Luberon sort également en rouge et rosé (9-10 €) et en Prestige, on retrouve le Joséphine rosé, Aubépines, sélection parcellaire de roussanne-rolle élevé en fût, et Les Griottes en syrah majoritaire avec quelques pour-cents de grenache mention spéciale sur une verticale de 2013 à 2019, au 2016 tout en puissance veloutée sur des fruits noirs, des notes de cacao et des tanins soyeux  (12,90 €-14,90 €). Un Sweet de Val Joanis est également élaboré à partir d’un hectare de petit manseng ainsi qu’un brut rosé en syrah-muscat. « Avec une large palette de cépages, une grande diversité de terroirs, une modernisation de l’outil et les conseils de Jean-Marc Ollivier (ex-Courvoisier), on aimerait faire de Val Joanis une vraie référence en Luberon» conclut Hervé Lasserre .