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Le VIE de l’Anivin poursuit son chemin

Bram vue drone ©Anivin

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

14.12.2022

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L’Anivin, l’interprofession des Vins de France, poursuit ses expérimentations dans le cadre du Vignoble Innovant et Eco-responsable (VIE) dans l’Aude, en collaboration avec les Grands Chais de France (GCF) et Cordier by InVivo.

« Puisqu’un bon vin est un vin qui se vend, les Vins de France se portent bien au vu de leur croissance de 11 % en volume en France, 4 % à l’export sur un marché compliqué, et grâce à un offre décomplexée qui simplifie l’approche » estime Bruno Kessler, président de l’Anivin, l’interprofession des vins de France. La catégorie pèse désormais 341 millions de cols ( équivalent en 75 cl.) plutôt en cœur de gamme produits par 713 opérateurs (428 en 2011 soit + 67 % en dix ans), « en grande partie grâce au succès des marques, un cap choisi en 2008, et des cépages d’une grande diversité », analyse Bruno Kessler. L’export a vite répondu présent. Il représente désormais les trois quarts des vins de France (15 % du total des vins tranquilles en volume). Parmi les principaux marchés (en valeur), les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la Suède. « Au départ, nous avions juste l’impression qu’une offre manquait puis nous nous sommes musclés techniquement ».

Chardonnay, cabernet sauvignon et cépages résistants

L’exercice a pour nom VIE, Vignoble Innovant et Eco-responsable. Il y a cinq ans, la création d’ateliers scientifiques avec Olivier Zedig débouche sur un guide pratique (chez Dunod) pour déterminer les bases d’un nouvelle viticulture éco-intensive, à coûts de production moindres mais soucieuse de l’environnement et visant à obtenir un profil de vin plus adapté aux consommateurs occasionnels. Deux sites pilotes ont été choisis dans l’Aude pour la mise en application, en partenariat avec l’IFV (Institut français de la vigne et du vin) pour le suivi technique, celui d’Ouveillan sur 29,5 hectares et celui de Bram sur 28,2 hectares. Le premier, une collaboration entre la filiale languedocienne des Grands Chais de France et la coopérative d’Ouveillan, est planté en chardonnay et floréal ; le second porté par Vendéole, l’union des coopératives de Malepère et Razès avec Vinadeis (intégré à Cordier by InVivo en 2021) comprend du cabernet sauvignon, du chardonnay, du merlot, et deux cépages résistants, l’artaban et le souvignier gris. « Nous avons choisi des cépages avec un objectif qualité-quantité correspondants aux attentes de nos marchés en termes de profils de vin comme le cabernet-sauvignon et le chardonnay, explique Serge Tintané, vice-président de l’Anivin. Nous avons défini une unité de 30 hectares comme un bon choix économique, avec un mode de conduite destinée à optimiser la mécanisation, de la taille à la vendange, avec des rendements réguliers ». Grâce à des capteurs, sondes et analyses fines, les équipes techniques et les jeunes vignerons à qui ont été confiés ces vignobles pilotes ont travaillé sur une meilleure maîtrise des intrants « pour à terme pouvoir les abandonner », sur une éventuelle irrigation, « pas systématique », et sur différents leviers de biodiversité (plantations de haies, d’arbres, couverts végétaux, enherbement pour le suivi de la fertilité des sols, agroforesterie, ruches connectées. « Non seulement le VIE nous permet de baisser nos coûts de revient avec un mode de culture optimisé et moins d’intrants, mais elle nous permet de fidéliser et sécuriser nos approvisionnements avec des engagements commerciaux à 7 ans pour le vigneron, et d’alimenter par exemple la mousseaux Café de Paris [racheté à Pernod Ricard début 2020] en vins de base français et non plus espagnols ou italiens comme avant, complète Bruno Kessler, également en charge du pôle Vin de Cordier by InVivo. On travaille surtout à la neutralité carbone qui devient la vraie demande sociétale ; elle est d’ailleurs en train de dépasser celle en labels environnementaux ». Les deux sites ont démarré les premières micro-vinifications…