Mardi 15 Octobre 2024
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27.03.2024
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Selon le dernier baromètre d’opinion SoWine/Dynata, le vin est redevenu la boisson préférée des Français devant la bière, les consommateurs déclarant également un faible pour le blanc et le bordeaux mais avec un critère prix prégnant.
Le vin redevient la boisson préférée des Français après avoir dû abandonner le titre pendant deux ans à la bière, rétrogradée en deuxième position. « Une bonne nouvelle à l’heure ou le secteur est particulièrement bousculé et il semble même suscité une forme de réenchantement auprès des femmes et des jeunes trentenaires, analyse Marie Mascré, co-fondatrice de SoWine tout en précisant qu’il ne s’agit que de déclaratif pour un baromètre d’opinon et non de parts de marché ni de sorties de caisses. Le vin redevient ‘cool’, peut-être aidé par la tendance des vins nature ». Il progresse même de 5 points en 2024 récoltant 60% des suffrages contre 58% pour la bière selon le baromètre SoWine* « Un résultat qui s’explique à la fois par un biais de genre et de classe d’âge » souligne Sylvain Dadé, co-fondateur. Les femmes contribuent directement à ce regain d’intérêt à + 7% (56 %) contre une progression moindre de 3% pour les hommes (à 64 %) qui continuent à préférer la bière pour 72 % (à +7 %). La préférence pour le vin s’affirme également davantage chez les 26-35 ans avec un boom incroyable de 14 % mais progresse aussi de 6 % chez les jeunes de 18-25 ans. Derrière le vin et la bière arrivent le champagne, en hausse chez les plus jeunes, et les cocktails, en forte progression chez les femmes et les jeunes. Quant aux non-consommateurs, ils semblent se stabiliser à 14 % des répondants, jusqu’à 23 % chez les jeunes, 18 % chez les personnes à plus faibles revenus.
Le bouche à oreille privilégié
Si l’intérêt pour le vin est stable en 2024 à 48 %, il a reculé de 13 points par rapport à 2021. « La nouveauté réside dans la recherche accrue de contacts avec les vignerons à travers des journées portes ouvertes, des dégustations, des salons, des événements éphémères », précise Marie Mascré. Le besoin de renseignements avant achat reste important pour près des trois-quarts des répondants est moins recherché auprès des professionnels que dans l’entourage, une tendance inversée par rapport à 2010. Ces deux sources ont de surcroît baissé au profit des sites web « en hausse régulière mais pas phénoménale ».
Les no-low, suivis depuis quatre ans par le baromètre, ne suscitent pas d’engouement. 28 % des personnes interrogées en consomment, de façon plutôt occasionnelle, mais « si ils sont souvent associés aux vins, ils sont plutôt portés par la bière qui fait office de précurseur et bénéficie déjà d’un capital confiance, loin devant les cocktails et les spiritueux, le vin à la traîne ne pesant que 10 % de la consommation dans cette catégorie – vs 65 % pour la bière rappelle Marie Mascré. Ils semblent toucher davantage les femmes et les 26-35 ans, servant d’alternative dans un souhait de modération de sa consommation d’alcool (+ 10 points), pour faire attention à sa santé et pour le goût, le peu de calories associées n’ayant qu’un faible impact ».
Blanc, chardonnay et Bordeaux
Côté couleur, les blancs mènent la danse avec 90% de consommateurs devant les rosés à 87 % et les rouges à 82, les champagnes à 89 % conservant une large préférence en matière d’effervescents. Ils progressent surtout à l’apéritif tandis que le rouge reste cantonné au repas et en famille. Au global, les soirées du week-ends demeurent des moments de consommation privilégiés. Côté cépages, peu de mouvement : Le chardonnay reste le cépage préféré des Français pour 39 % devant le pinot noir qui double le merlot, le cabernet sauvignon, le riesling et le sauvignon blanc, le premier étant sur-représenté chez les femmes, le dernier chez les plus jeunes. Pinot noir et cabernet sauvignon ont la préférence des connaisseurs. Dans le classement des régions, pas de changement : Bordeaux tient la corde et progresse même chez tous types de consommateurs. Pour les amateurs éclairés loin devant la Bourgogne, la Champagne, le Rhône ayant doublé la Provence, l’Alsace et le Beaujolais tandis que les néophytes préfèrent ensuite la Champagne, la Bourgogne, la Provence, l’Alsace, le Rhône et le Val de Loire. Quant aux vins étrangers, 70 % (stable) disent en consommer, surtout des vins italiens en hausse de 6 points, mais aussi des vins espagnols, portugais et du Nouveau-Monde. Seulement 17 % des acheteurs se tournent vers un autre format que la 75 cl. Un choix surtout motivé par le prix, en particulier pour les 36-65 ans, en faveur du Bib mais la canette apparait chez 13% des répondants.
En quête de prix et promos tous circuits
85% des répondants déclarent avoir acheter au moins une bouteille de vin dans l’année mais sur une consommation occasionnelle qui augmente, et une fréquence d’achat qui diminue. La grande distribution conforte sa place de premier lieu d’achat mais la vente directe chez les producteurs augmente également. Le prix reste le critère majeur d’achat (pour 54 %), une tendance accrue cette année (+5%) devant la région ou pays d’origine, et les cépages qui supplantent pour la première fois les indications d’origine AOP-IGP. Inflation aidant, « la tendance est à acheter les vins et les champagnes moins cher : les moins de 10 € progressent mais la tranche d’achat 11-20€ reste dominante pour les vins et remporte les suffrages tandis que pour les champagnes les plus de 20€ progressent » détaille Sylvain Dadé.
« La vente en ligne qui avait bondi de 10 à 31% entre 2010 et 2019 avec un pic notable à 46% pendant le covid est en décroissance depuis 2022 et perd encore 5 points cette année pour revenir à 33%. On perd à la fois des acheteurs en ligne et en fréquence d’achat ». On constate que les sites de producteurs progressent fortement (de 6 points) tout comme ceux des cavistes, la recherche d’un bon prix et le contexte inflationniste aidant. Le panier moyen du e-commerce se situe majoritairement entre 31 et 50€, un créneau dynamique (+ 7 points) et plutôt pour un lot de 3 à 6 bouteilles. Prix et promos sont aussi sur la toile le principal critère d’achat pour 44% des répondants (+9%) devant la qualité de la sélection et les frais de livraison.
En ce qui concerne, les labels environnementaux, « plus de la moitié des acheteurs disent s’y intéresser mais l’intérêt stagne, relève Marie Mascré. Mais plus on est connaisseur, plus on est jeune, plus on semble se préoccuper de la question ». 48% se déclarent toujours être prêts à payer plus cher une bouteille labellisée mais ce chiffre à chuter de 4% en un an. En termes de notoriété, pas de changement pour les logos AB et Eurofeuille qui caracolent toujours en tête devant Vignerons Engagés, HVE et Terra Vitis. Les premières motivations restent la qualité, le respect de l’environnement et l’origine du vin, les freins toujours le prix et une méconnaissance des labels (en hausse de 10% chez les répondants), ce qui démontre qu’il y a encore beaucoup d’efforts d’éducation à faire.
* Sondage réalisé par Dynata à partir d’un sondage en ligne en décembre 2023 (sur un panel de 1058 personnes de 18 à 65 ans).
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