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Les Crus Artisans en quête de jouvence

Auteur

La
rédaction

Date

10.03.2015

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C’est une mention traditionnelle qui remonte au milieu du XIXème siècle mais qui manque aujourd’hui de lisibilité. Convaincus d’avoir une carte à jouer auprès des consommateurs, les Crus Artisans du Médoc veulent s’offrir une cure de jouvence.

Au XIXème siècle, dans le Médoc, mis à part les très prestigieux Crus Classés reconnus à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1855, on distinguait les « Crus Bourgeois », les « Crus Artisans » ou encore les « Crus Paysans » – autant de mentions traditionnelles qui faisaient état du statut social du propriétaire du vignoble. Si, ces dernières années, les Crus Bourgeois ont réalisé un spectaculaire aggiornamento qui leur permet aujourd’hui de gagner du terrain auprès des amateurs de bordeaux à la recherche de valeurs sûres à prix accessibles, les Crus Artisans demeurent méconnus. Si l’on en revient à l’origine de cette mention, certainement apparue au XVIIème siècle, elle concernait des vignerons qui cultivaient eux-même la vigne, faisaient le vin et le commercialisaient.

Qu’en est-il aujourd’hui ? En 1989, la création du syndicat des Crus Artisans du Médoc a permis de sortir de l’oubli cette mention en perte de vitesse. L’idée était de réunir des exploitations de petite taille (9, 50 ha en moyenne), souvent familiale, où le vigneron supervise lui-même toute la chaîne de production, pour des vins offrant un bon rapport qualité-prix. L’arrêté interministériel d’homologation, publié en 2006, a réservé la dénomination « Cru Artisan » à 44 propriétés réparties parmi les 8 AOC médocaines – en prévoyant de revoir cette liste tous les dix ans pour permettre à d’autres exploitations de la rejoindre.

« De bons rapports qualité/prix »

Ils se nomment Château Bejac Romelys, Château Garance Haut Grenat, Château d’Osmond, Château du Hâ, Château Moutte Blanc, ou encore Château des Graviers… Ils étaient réunis hier, lundi 9 mars à la Brasserie Bordelaise pour faire déguster leur millésime 2012 et attirer de nouveau la lumière sur la dénomination « Cru Artisan ». Une bonne idée, à un an de la révision du classement. Enfin, logiquement : « nous travaillons actuellement avec le ministère de l’agriculture pour bien valider le processus de révision », explique Xavier Berrouet, propriétaire du château Bejac Romelys et président du syndicat. « Il se peut que nous ayons un peu de retard sur le calendrier prévu, mais dans tous les cas nous n’ambitionnons pas d’élargir considérablement le nombre de propriétés. Une cinquantaine, ce sera suffisant ». Il est à noter que les Crus Artisans se livrent, pour chaque millésime, à trois dégustations à l’aveugle « en interne » à l’issue desquelles ils estiment si chaque membre est bien à la hauteur des attentes qualitatives. Si ce n’est pas le cas, le vin n’est pas exclu du groupe, mais n’a pas le droit de mettre la mention « Cru Artisan » sur sa bouteille…

Mais c’est quoi, finalement, le point fort d’un Cru Artisan ? « C’est un vin qui garantit un investissement total des exploitants, de la vigne à la mise en vente », expliquent Xavier Berrouet et son épouse Sylvie. « Il y a une vraie recherche d’homogénéité dans la qualité afin de présenter aux consommateurs de très bons rapports qualité-prix. Ce sont des exploitations à taille humaine, qui font preuve d’exigence, de rigueur, et qui sont autant d’histoires à raconter ».

Quelques réussites sur les vins que nous avons pu déguster ?

– Château Bejac Romelys, Médoc, 2012. Prix indicatif 9 €
– Château Garance Haut-Grenat, Médoc, 2012. Prix indicatif 10 €.
– Château de Coudot, Haut-Médoc, 2012. Prix indicatif 6, 70 €.
– Château de Lauga, Haut-Médoc, 2012. Prix indicatif 7 €.
– Château d’Osmond, Haut-Médoc, 2012. Prix indicatif 8 €.
– Château Moutte Blanc, Margaux, 2012. Prix indicatif 15 €.
– Château Lagorce-Bernadas, Moulis, 2012. Prix indicatif 10 €.

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