Accueil Les métiers du vin touchés par le confinement (3/3) : les organismes de contrôle

Les métiers du vin touchés par le confinement (3/3) : les organismes de contrôle

Auteur

Audrey
Marret

Date

20.04.2020

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Les contrôles en bio sont actuellement suspendus. Chargés des audits, les organismes certificateurs manquent de visibilité sur les scénarios possibles à la fin du déconfinement.

Confinement oblige, tous les audits sur le terrain ont été suspendus pour la viticulture biologique. L’INAO, l’établissement public en charge des signes de qualité officiels, a officiellement recommandé début avril de stopper tous les déplacements des contrôleurs pour des vérifications sur site.
En clair, les domaines et exploitations viticoles qui souhaitaient se lancer dans le bio le peuvent, mais ne seront certifiés qu’après un audit qui aura lieu dès la fin du confinement. Et les vignobles qui travaillent déjà en bio voient leur certificat prolongé à l’identique jusqu’au 31 mars 2021, en attendant l’audit sur site. « Les contrôles sur place permettant le renouvellement seront diligentés dans les meilleurs délais dès que les mesures gouvernementales le permettront », écrit l’INAO sur son site.

Entre les directives officielles et les vignerons sur le terrain, ce sont les organismes certificateurs qui restent dans le flou. Ces entreprises privées, habilitées à réaliser les contrôles pour le label AB, essaient d’anticiper plusieurs scénarios, sans aucune certitude. « La direction travaille sur le sujet », répond-on sans pouvoir donner plus de précision à Qualisud, qui a recours au chômage partiel.
Comment absorber l’ensemble des contrôles reportés, alors que les nouvelles conversions en bio commencent généralement en juillet ? Quid d’un éventuel risque de fraude ? Tout dépend du plan de déconfinement qui sera présenté par le gouvernement.

« On manque d’instructions »

« Si le déconfinement a réellement lieu le 11 mai, le rattrapage des contrôles est jouable. S’il est progressif, région par région, ça risque d’être problématique », explique Stéphane Delhoume, ingénieur certification à l’AFNOR. L’AFNOR gère 1200 dossiers de certification Haute Valeur Environnementale (HVE), une certification qui dépend du ministère de l’Agriculture.

« Pour l’instant, on manque d’instructions. Nous avons fait une demande au ministère de l’Agriculture qui nous a répondu de lister les dossiers problématiques. Entre les organismes qui ne fonctionnent plus et ceux à temps partiel, ils n’ont probablement pas fini de traiter les réponses… »

« C’est un problème pour les exploitations ou coopératives qui attendent d’être nouvellement certifiées, poursuit Stéphane Delhoume. En théorie, si elles ne sont pas contrôlées dans l’année, elles ne pourront pas communiquer sur leur certification HVE pour le millésime 2019. L’AFNOR a envoyé un courrier au ministère pour demander un assouplissement des mesures. »