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Les vins de Provence rassurent et gardent le cap

©F. Hermine

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

19.07.2023

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L’interprofession des vins de Provence a tenu à rassurer les troupes dans un contexte difficile et à faire le point sur le déploiement du plan stratégique.

« Malgré notre succès ces dernières années, nous ne sommes pas épargnés par les problèmes. Nous devons donc porter un regard lucide sur cette situation. Il est primordial d’y réfléchir et d’œuvrer à la pérennisation de notre vignoble. » Lors de l’assemblée générale de l’interprofession des vins de Provence, le président Eric Pastorino a souhaité prendre les problèmes à bras-le-corps tout en les restituant dans un contexte général et dans la stratégie globale amorcée il y a deux ans. La conjoncture économique a été difficile au premier semestre 2023 avec des ventes en grande distribution en recul de 18 % pour les rosés de Provence (- 6 % pour l’ensemble des rosés). Les sorties de chais étaient également en recul de 5 % entre janvier et juin. « Nous avons surtout pâti d’une météo particulièrement pluvieuse en mai, du contexte inflationniste et de la déconsommation de vin qui s’accroît en France, reconnaît le directeur Brice Eymard. Dans ce cadre de baisse du pouvoir d’achat, notre positionnement prix élevé n’aide pas, mais nous sommes dans une stratégie à long terme et nous bénéficions d’un fort potentiel de développement à l’export ».

Chouchouter le public anglo-saxon
Les ventes à l’international, même si elles tendent à marquer le pas en ce début d’année, ont profité depuis 2010 d’un effet ciseaux avec celles en GD, les premières ayant été multipliées par cinq en 12 ans pour atteindre 462 276 hl en 2022 alors que les secondes ont été divisées par deux pour chuter à 286 875 hl. « Le développement des vins de Provence passera par une poursuite de la premiumisation et par l’accroissement des marchés internationaux » insiste Eric Pastorino. Selon l’Observatoire mondial du rosé, crée par le CIVP et France Agrimer, de nombreux marchés export sont encore sous-consommateurs de vins rosés. D’où le déploiement multi-médias de mai à août à l’international (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, Pays-Bas) via une campagne d’affichage, des insertions presse et une activation digitale d’envergure. Le public anglo-saxon pourra suivre tout l’été le "road trip" de trois influenceurs américains dans le vignoble : @joannepalmaro ; @iamrenanpacheco et @pkd_19. « Il s’agit d’expliquer le rosé, sa culture, le savoir-faire avec une patte lifestyle en lien avec la gastronomie et de façon moderne », précise Brice Eymard.

Des formations plus pointues
Loi Évin empêche, le public français aura accès à d’autres contenus comme une série de films sur Konbini avec le chef Julien Sebbag (329 000 abonnés sur Instagram) sous forme d’interviews déconstruisant les idées reçues sur le rosé ou démontrant son potentiel gastronomique avec des recettes. Cette campagne accompagne les nouveaux affichages de début d’année qui ont fait beaucoup parler lors du dernier Wine Paris. Ils vont être renforcés dans les 150 stations du métro parisien, sur un mur digital à Paris Gare de Lyon et dans les villes de Marseille, Aix-en-Provence, Toulon et Nice.

« Nous allons également accentuer à la rentrée les formations pour les écoles de sommellerie avec une vingtaine de personnes, sommeliers et vignerons, formés et agréés par nous pour expliquer que le rosé peut aussi être un grand vin. » Des formations sont prévues en parallèle dans les caveaux « pour sortir d’un discours trop vin ou pas assez qualitatif sur les petits rosés de vacances. Il faut que notre offre œnotouristique soit lisible et visible. »

Un œnotourisme prioritaire
Une réflexion stratégique est en cours sur le sujet afin de renforcer la communication générale sur les vins de Provence, afin que les touristes repartent avec une belle image du « parcours client » et de la qualité d’accueil. « L’œnotourisme ne doit pas servir qu’à vendre quelques bouteilles, il peut aussi générer un chiffre d’affaires complémentaire et participer à renforcer la marque » souligne Brice Eymard. Le CIVP va donc travailler par territoire et non par appellation pour sensibiliser aussi les visiteurs qui ne viennent pas pour le vin mais pour un ensemble d’activités. Dans les prochains mois, l’interprofession va s’attacher à coordonner l’ensemble des acteurs du tourisme autour de la marque « Vins de Provence » et à mettre en place un programme d’actions et des outils de communication à destination de deux cibles prioritaires : les wine curious et les wine lovers, à savoir les millénials hédonistes et plutôt urbains et les moins de 40 ans curieux, en quête de découvertes et d’expériences.