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L’IA pour réinventer Bordeaux ?

Jacques, Serge, Yann, Patrick Bouey

Auteur

Henry
Clemens

Date

08.02.2024

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Mais quelle mouche a piqué la Maison Bouey, maison de négoce familiale et indépendante, pour aller demander « conseil » à l’intelligence artificielle pour lui designer une ligne de produits de A à Z ? Nous avons demandé à son responsable marketing et communication Frédéric Louis-Maugeais de nous parler de ce projet avant son lancement officiel à Wine Paris (12-14 février). 

Parlez-moi de la Maison Bouey ?
C’est une maison de négoce basée à Ambarès qui appartient à la famille Bouey depuis plus d’une cinquantaine d’années. La Maison Bouey possède sept châteaux dans le Médoc et une partie négoce traditionnelle avec une répartition presque équitable entre l’export et le marché français avec une forte présence en grande distribution.

Comment est née l’idée de confier le design de votre gamme French Portraits à l’IA ?
La crise de la grande distribution et le recul global des ventes, nous a enjoint à nous renouveler, à susciter l’intérêt à travers un concept novateur. Il y a quelques années, nous avons développé une marque qui s’appelle French Portraits sur laquelle Jacques Bouey, qui a récemment repris les rênes de la maison, a souhaité s’appuyer pour ce concept. Jacques et l’équipe étaient d’autant plus partants que les jus de cette gamme de quatre vins nous paraissaient cette année, tout particulièrement, d’une qualité exceptionnelle, que ce soit pour le 100% chardonnay, le 100% pinot noir, le 100% sauvignon ou encore le 100% cabernet sauvignon (*). Deux vins sont en IGP OC et deux autres se déclinent en vin de France. A noter qu’historiquement la Maison Bouey distribue 95% de vins de bordeaux et du sud-ouest. 

Frédéric Louis-Maugeais

Vous avez fait appel à l’IA dans quel domaine ?
Pour apporter de la valeur ajoutée aux produits il nous a semblé intéressant de solliciter l’IA sur l’ensemble du processus marketing et commercial, depuis la création de l’étiquette, la rédaction de la fiche produit, aux arguments de ventes. On a alimenté l’IA avec le style des vins, la tranche de prix et leur perception organoleptique. Il y a eu de nombreux aller-retours avec l’IA pour dégrossir les propositions. De là est née l’idée de personnifier les cépages et de représenter les consommateurs, de façon humoristique, par des chiens. On a été assez bluffés par la rapidité et la qualité des réponses de l’IA même si au final nous avons beaucoup alimenté l’IA pour arriver à ce résultat.

Vous souhaitez reconduire l’expérience ?
Ce n’est pas forcément quelque chose que nous allons reproduire. Ici il nous intéressait de faire un test grandeur nature, conduit de A à Z. J’ajoute que les premiers retours clients sont excellents et nous enregistrons nos premières commandes. Nous l’avons surtout pensé comme un outil pour briefer le plus précisément possible nos agences. 

Les agences, les graphistes n’ont pas de soucis à se faire ? 
Non, nous continuerons à les solliciter. Je précise qu’à ce jour cette opération sert surtout un storytelling destiné aux pros. Nous ne le destinons pas forcément au consommateur final, nous craignons que le message soit un peu confusant. 

(*) 600 000 cols