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Open d’Australie : Piper-Heidsieck monte au filet

Auteur

Yves
Tesson

Date

19.01.2021

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Depuis 2019, Piper-Heidsieck est devenue la première marque de champagne à fournir officiellement l’Open d’Australie, un tournoi de tennis qui aura lieu cette année à partir du 8 février. Terre de vins est allé à la rencontre de Benoît Collard, directeur exécutif de la Maison Piper-Heidsieck, pour en savoir davantage.

Quelles raisons ont motivé ce partenariat ?
L’Australie, c’est notre premier marché, un pays où la personnalité des vins de la maison résonne particulièrement avec le goût du consommateur. C’est aussi un marché historique, nos premières expéditions à Melbourne et Sydney datent de 1890 ! On y trouve de grands vignobles, la clientèle est donc sensible aux vins. C’est enfin une population qui aime aussi la bière et donc les bulles. On a là-bas la chance d’avoir Noël et le Nouvel An en été, c’est-à-dire à un moment propice pour déguster du champagne. L’équilibre entre le fruit et la fraîcheur, entre la structure du pinot noir et la persistance du chardonnay sur lesquels repose le style des vins de Piper-Heidsieck correspond de ce fait bien aux attentes du consommateur australien et au contexte climatique. Autant de raisons qui nous ont incité il y a trois ans à devenir le fournisseur officiel de l’Open d’Australie à Melbourne. Nous sommes ainsi la première marque de champagne à avoir obtenu ce partenariat en sachant qu’il s’agit du plus grand événement de toute l’Australasie, réunissant chaque année pendant quinze jours environ un million de personnes dont 70% d’Australiens et 10% de Néozélandais, le tout avec un écho médiatique international.

Ce qui nous intéresse, c’est que l’Open d’Australie est beaucoup plus qu’un simple événement sportif. Il comprend aussi un festival musical et un festival culinaire Food and Wine. Vous avez des foodtrucks et des restaurants gastronomiques étoilés qui s’installent de manière éphémère. Les visiteurs ont ainsi accès à une expérience gastronomique haut de gamme en phase avec nos attentes, tout en restant décontractée, à l’Australienne… On n’est pas dans la logique du sandwich triangle ou du hotdog que l’on peut trouver sur d’autres manifestations sportives. Le spectacle que représente le tennis est vecteur d’une certaine clientèle, plutôt urbaine, entre 25 et 50 ans, des personnes qui apprécient les moments de convivialité et de célébration mais sans un caractère ostentatoire ou exagéré.

Est-ce qu’il y a des vignobles autour de Melbourne ?
Oui, beaucoup. Avec le prisme français, on perçoit Sydney comme la grande ville d’Australie, mais la capitale gastronomique, c’est Melbourne, avec une population aux origines multiples – on a des quartiers grecs, italiens, mais aussi une immigration asiatique importante – et tout cela a créé une base pour le développement d’une bistronomie diversifiée et dynamique. Par ailleurs, l’État de Victoria bénéficie d’un climat relativement tempéré qui accueille des vignobles réputés pour leurs Syrahs aux notes épicées et poivrées. Vous avez aussi le vignoble de la péninsule de Mornington connu pour ses pinots noirs. Donc c’est vrai que le développement du champagne est fort dans cette région et il accompagne globalement le développement de la gastronomie et celui de la consommation de vin…

Comment décririez-vous le marché australien et comment a-t-il évolué avec le Coronavirus ?
En Australie, les ventes de toute la Champagne tournent habituellement autour de 8 millions. Il s’agit à 90% de BSA, alors qu’ailleurs on est plutôt autour de 80%. Une caractéristique liée à une consommation du champagne centrée sur l’apéritif et à la jeunesse encore de ce marché. Piper-Hedisieck occupe selon les années la troisième ou la quatrième place avec Mumm, Moët & Chandon et Veuve Clicquot. Nous visons à terme le million de bouteilles. Je pense que c’est un marché qui a connu une hausse globale en 2020. Certaines maisons ont en effet connu des ruptures de stock en fin d’année, compréhensibles lorsqu’on sait qu’en Australie il faut expédier avec au moins trois mois d’avance et si l’on tient compte des difficultés de prévision liées au contexte sanitaire. Nous avions pour notre part anticipé. Cette hausse peut sembler paradoxale, mais pendant le confinement en Asie et en Australie la consommation de champagne à domicile a été plus importante. On n’a pas observé la même tendance qu’en France pendant le premier confinement, où si les Français ont continué à boire, ils ont privilégié la bière et les vins de consommation courante. Dans les pays du grand export, les consommateurs sont restés sur une consommation plus qualitative, même à domicile. Peut-être parce que le vin de Champagne est là-bas davantage un vin de plaisir : l’envie et le besoin de célébrer sont plus spontanés, moins liés à des événements du calendrier.

Entretenez-vous des relations particulières avec l’un des champions de l’Open d’Australie ?
Oui, avec Stanislas Wawrinka, qui a gagné L’Open d’Australie en 2014. Stanislas apprécie le rosé sauvage de Piper-Heidsieck, avec sa belle proportion de pinot noir vinifié en rouge et les vins du domaine Biondi-Santi, propriété de notre groupe (EPI) en Toscane : le Brunello di Montalcino c’est l’association parfaite entre un grand Bourgogne et un grand Bordeaux, on a à la fois la finesse des Bourgognes et cette longévité, cette tension et cette structure que l’on peut avoir dans les grands Bordeaux. Quand il est venu déguster chez nous, c’était très intéressant de le voir échanger avec notre chef de cave Emilien Boutillat, ses commentaires étaient assez pertinents.

Pour cet événement, vous avez développé un habillage spécial…
Oui, nous avons créé un coffret métallique qui ressemble aux boîtes cylindriques utilisées pour les balles des joueurs. Elles sont d’ailleurs représentées sur les parois et remontent vers la surface à la manière des bulles de champagne à l’intérieur d’une flûte. Les Champenois utilisent plutôt le métal brillant, avec un côté un peu vieillot, j’aime bien ici le côté mat et le résultat obtenu par la technique de l’emboss. Nous avons aussi des étiquettes qui reprennent la forme des balles, en jouant sur les lignes. Grâce à notre code coloriel fort, on peut vraiment s’amuser. Ces bouteilles ne sont vendues qu’en Australie.