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Quand la Chine s’éveillera à l’armagnac

Auteur

La
rédaction

Date

15.11.2011

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La Chine a été désignée destination prioritaire pour l’armagnac. Les échanges s’intensifient entre le Gers et l’empire du milieu.

Samedi dernier, une délégation d’une dizaine de producteurs et de négociants d’armagnac a pris l’avion pour la Chine. Direction Pékin, pour une soirée de prestige à la gloire de la plus vieille eau-de-vie française. Puis Shanghai, pour participer au salon Food and Hotel China (FHC). Objectif : faire découvrir le produit aux leaders d’opinion et aux partenaires potentiels.

C’est la première fois que l’interprofession mène une telle offensive. La Chine a été désignée, pour les trois années à venir, destination prioritaire par le Bureau national interprofessionnel de l’armagnac (BNIA).

À quelques jours près, les Gascons auraient pu croiser à l’aéroport le groupe de cinq journalistes chinois qui vient de sillonner le terroir. Ils en sont repartis hier, des images plein la tête, des saveurs encore vives en bouche. « Les Chinois connaissent tous le cognac. On veut leur dire qu’il y a maintenant l’armagnac à découvrir », s’enflamme Wu Xinxin, correspondante à Paris de Radio Chine Internationale.

Neuf fois plus en dix mois

Les chiffres n’arrêtent pas d’évoluer. Il se vend aujourd’hui en Chine 250 000 bouteilles d’armagnac. Une goutte dans l’océan des spiritueux qui se déversent chaque année dans ce pays. Mais c’est déjà neuf fois plus qu’en 2010. Avec un chiffre d’affaires global qui a été multiplié, sur la même période, par quatorze !

À ce rythme, la Chine deviendra, d’ici à la fin de cette année, le premier marché d’exportation pour l’armagnac. Il y a quelques semaines encore, le BNIA pronostiquait ce passage en tête pour 2012, au détriment de la Russie. Tout s’accélère.

Jusqu’à présent, deux marques principalement, Chabot pour le groupe Armadis et Marquis de Montesquiou pour le groupe Pernod-Ricard, étaient déjà implantées. L’arrivée en masse cette année d’une dizaine de producteurs et négociants devrait amplifier le mouvement. Sur le marché chinois, l’armagnac devra faire face non seulement à son cousin le cognac, mais surtout aux mastodontes que sont, dans l’ordre, la vodka et le whisky, alcools « tendance » en ce moment en Chine.

Source – Philippe Andréoulis

Photo Philippe Bataille