Lundi 2 Décembre 2024
Auteur
Date
11.04.2022
Partager
L’émulation inhérente au monde du vin permet l’émergence d’abondantes initiatives entrepreneuriales. Terra Hominis, société à mission fondée en 2011, fait partie de celles qui apportent des solutions concrètes aux difficultés qui surviennent parfois sur une exploitation viticole. La semaine dernière, Ludovic Aventin, ancien caviste rouennais et fondateur de Terra Hominis, était à Bordeaux pour promouvoir ce modèle novateur, qu’il qualifie de “gagnant-gagnant”.
L’idée est simple, à la portée de chacun, conformément au projet que Ludovic Aventin a souhaité développer. Au commencement, il y a l’achat de quelques hectares, parfois la totalité d’un domaine, financé par un groupement d’investisseurs - 150 au maximum - réunis sous la forme d’un Groupement Foncier Agricole. “Chacun investit en moyenne 1500 euros. Ce sont de véritables passionnés de vin, sélectionnés sur le volet et surtout conscients qu’ils ne tireront jamais de vrais bénéfices pécuniaires de leur participation”, précise le fondateur de Terra Hominis.
Une fois acquises, les vignes sont louées par le biais classique d’un bail rural à un vigneron qui s’installe ou qui pourra ainsi continuer son activité. Pour le nouvel exploitant, cela peut permettre de se dégager du poids conséquent de l’achat du foncier qui représente souvent un frein définitif à la viabilité d’un projet. En contrepartie, le paiement du fermage se fait en bouteille, l’équivalent de 4,5 % de son apport initial par an.
“Pour tout associé, c’est une manière de concrétiser une passion, de s’investir dans celle-ci et d’en tirer les fruits matériels à chaque vendange”, annonce l’ancien caviste, créateur de Terra Hominis. Du côté de la SAFER, le modèle proposé par la société héraultaise en terre girondine est accueilli avec enthousiasme par Michel Lachat, son directeur départemental.
Si l’on y voit une transposition judicieuse de la pratique du crowdfunding au milieu viticole, Ludovic Aventin insiste sur l’importance du lien humain, de “l'affectio societatis”, qu’il promeut au sein de ses différents projets. David Arnaud, vigneron en Côtes de Bourg, abonde en ce sens : “Avec deux projets Terra Hominis sur ma propriété, je compte plus de 200 associés qui se tiennent au courant de la vie du vignoble et viennent me rencontrer. Cela peut paraître anodin mais c’est un vrai soutien au quotidien !”. Par ailleurs, la dimension collective apporte la force d’un réseau pour le vigneron et autant d’opportunités commerciales pour des propriétés qui pouvaient en manquer.
Après onze ans d’existence, Terra Hominis est à l’origine de 42 projets représentant 190 hectares à travers la France et plus de 3200 associés. Au-delà du financement, la société vise à proposer une “assistance de plus en plus globalisée au vigneron”, se matérialisant notamment par une plateforme de vente associative.
Articles liés