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Toscane : une semaine pour découvrir les vins de Chianti Classico

Auteur

La
rédaction

Date

12.05.2010

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Le 29 mai prochain débute la deuxième édition de Classico-e, la semaine de découverte de tous les accords du Chianti Classico et de ses accords avec la gastronomie, la culture… « A notre manifestation professionnelles des Anteprima (les primeurs, en février), nous avons voulu ajouter une manifestation pour le grand public, à une période de l’année plus propice à la découverte de nos paysages, début juin. Notre première édition a rencontré un très joli succès, nous espérons faire encore mieux cette année. Notre appellation est vaste, diverse, avec des vins d’expression très différente, il y a fort à faire pour l’expliquer au consommateur », explique Marco Pallanti, propriétaire de Castello di Ama et président du Consorzio Chianti Classico, l’association des producteurs de la DOCG Chianti Classico.

 


Marco Pallanti (Photo : Consorzio Chianti Classico)

 

« Le Chianti Classico c’est 7000 hectares de vignes et une production annuelle qui oscille entre 260 et 280 000 hl. La réglementation nous impose des rendements inférieurs à 52 hl/ha, vous voyez que nous sommes encore bien en-dessous », poursuit Marco Pallanti.
Premier élément à expliquer, la région : entre Florence et Sienne, le Chianti Classico s’étend sur des communes qui revendiquent une variété de sols et de climats inscrite dans leurs vins. Aux quatre communes historiques entièrement situées dans l’appellation : Greve, Gaiole, Radda et Castellina, il faut ajouter San Casciano Val di Pesa et des territoires Poggibonsi à l’est ou Panzano au centre et Castelnuovo Berardenga au sud, et d’autres encore dont la typicité est reconnue par les spécialistes du Chianti.

 


(Carte : Consorzio Chianti Classico)

« La logique de crus, s’impose de plus en plus comme une évidence au fur et à mesure que nous progressons dans notre connaissance des sols, des climats et de leur influence sur le Sangiovese. Car ce cépage est aussi sensible aux variations du ciel et de la terre que peut l’être le pinot noir. De fait, nous avons des Chianti Classico faciles à boire, des sur le fruit, des souples à apprécier dans leur jeune âge, comme nous en avons de plus corsés, aptes à la garde et/ou à décanter longuement. ». C’est le sens des dégustations de zones inscrites au cœur du programme de la manifestation Chianti-è : pour consulter le programme de DegustaZone en anglais cliquez ici et cliquez là pour la version italienne.

 

Ajoutons à la sensibilité du sangiovese une recette d’assemblage complexe et on comprend que toutes ces variables font du Chianti Classico un vin difficile à encadrer dans une définition stricte. Car le sangiovese n’est pas seul en cause dans sa typicité. La recette originale du Chianti, de tous les Chianti, car la Toscane en compte aujourd’hui sept* en plus du Chianti Classico a été écrite par le Baron Bettino Ricasoli au milieu du XIXème siècle. Au temps des premiers DOC l’assemblage du Chianti Classico devait comprendre 50% à 80 % de sangiovese, 10 à 30 % de canaiolo, 10 à 30 % de malvasia bianca et/ou de trebbiano, deux cépages blancs, et enfin 5% de cépages complémentaires.La DOCG actuelle date de 2005 ; elle prévoit que l’assemblage soit composé d’au moins 80 % de sangiovese et elle interdit la présence de cépages blancs. Certains producteurs, surtout sur de petites surfaces et de petits rendements, font un Chianti Classico 100 % sangiovese, ceux là sont le plus souvent dans une démarche d’auteur, passionnés du cépage et de son rendu du sol. « Je pense cependant que la meilleure expression du Chianti Classico passe par l’assemblage, mais un assemblage qui fait la part belle au sangiovese : c’est lui qu’on doit reconnaître, les autres cépages sont ici des auxiliaires, des aides de camp. C’est pourquoi on ne devrait pas, à mon sens, se tourner vers des cépages très marquants, j’entends par là reconnaissables même à faible dose. Pour moi, les plus intéressants, à cet égard, restent les vieux cépages traditionnels et notamment la malvasia nera. », précise Marco Pallanti « Nous avons beaucoup à faire de ce côté pour expliquer nos choix d’assemblages : certains producteurs craignent des réactions négatives du consommateurs s’ils mentionnent des cépages internationaux sur la contre-étiquette… Car notre vignoble a connu une amélioration qualitative sur les vingt dernières années qui s’est accompagnée de l’arrivée dans nos assemblages de cépages français dits internationaux. Ils ont été et sont encore parfois très à la mode. Mais je me méfie des modes, qui sont faites… pour passer de mode. La constante, derrière ces modes, doit demeurer la quête de la typicité du Chianti Classico, c’est là qu’il faut situer la recherche des justes proportions des assemblages. ».

L’association des producteurs de Chianti Classico, le Consorzio au Coq Noir, invite donc le grand public à la découverte de tous les visages de cette typicité, au contact de la gastronomie, de la musique, du théâtre, mais aussi de séminaires plus pointus sur le vin, tout un programme à découvrir, du 29 mai au 5 juin, sur le site de Classico-e, en italien ou en anglais.*du nord au sud : Chianti Montalbano, Chianti Ruffina, Chianti Colli Fiorentini, Chianti Montespertoli, Chianti Colline Pisane, Chianti Colli Aretini, Chianti Colli Senesi.