Vendredi 16 Mai 2025
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16.05.2025
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Depuis son rachat par le groupe Campari en 2020 et l’arrivée de Dominique Demarville comme chef de caves, la maison d’Aÿ dispose de moyens supplémentaires pour viser l’excellence.
Depuis le site d’Oger où se trouvent les installations techniques de la maison, la vue sur la Côte des Blancs est absolument superbe. Une salle panoramique permet d’englober d’un regard les crus les plus prestigieux. Lallier possède dans ce secteur 8 hectares de vignes (sur Oger, Cuis, Bergères-lès-Vertus et Grauves) auxquels s’ajoutent 10 hectares sur et autour d’Aÿ ainsi qu’un hectare réparti sur Verzy et Verzenay et un hectare sur la Côte des Bar. Soit environ 20 hectares en propre, 10 de plus depuis l’arrivée de Campari. A cela s’ajoutent 150 hectares d’approvisionnements.
Si Francis Tribaut, ancien propriétaire, avait énormément œuvré pour hisser Lallier parmi les très beaux noms de la Champagne, les ambitions affichées aujourd’hui par le nouvel actionnaire sont claires : développer la maison tant au niveau qualitatif qu’environnemental. Dès son arrivée, Dominique Demarville a souhaité construire une nouvelle cuverie afin de disposer de moyens suffisants pour aller beaucoup plus loin dans la précision des vins. C’est aujourd’hui chose faite avec un second site qui vient d’être construit à côté du premier pensé dès 2012 par Francis Tribault. Depuis l’an passé, cet espace ultra moderne accueille la cuverie de vinification ainsi que le chai à barriques. L’ensemble des bâtiments permet également d’abriter une cuverie de vins de réserve ainsi qu’un espace de stockage de 2 millions de bouteilles supplémentaires.
Dominique Demarville est un homme posé, doté d’une vision très claire sur la trajectoire à entreprendre pour élever encore davantage la qualité de la production. Le vignoble complémentaire désormais disponible lui permet notamment de repenser la philosophie maison pour ses vins de réserve. A son arrivée, ceux-ci provenaient de trois parcellaires différents. Il en existe désormais une quinzaine et ce nombre devrait progressivement continuer de croître jusqu’à une trentaine à l’avenir. Environ 10% de ces vins de réserve sont passés sous bois, essentiellement s’agissant des premiers et des grands crus. Cette diversité accrue permet à Dominique de disposer d’une palette aromatique et de textures beaucoup plus large. Pour l’élevage des vins sous bois, il s’est doté, outre les barriques, d’une vingtaine de foudres de 25Hl et 50Hl de différentes tonnelleries (tonnellerie de Champagne, Taransaud, Rousseau). S’ajoutent aussi 3 œufs en grès dans lesquels est élevé le vin rouge destiné au rosé.
Dans la cave, différents ratafias sont en cours d’élevage. Tous ont été produits l’an passé en parcellaire, l’un de pinot noir, l’un de chardonnay et l’autre de meunier. Leur commercialisation n’a pas encore été officialisée mais les espoirs sont là. D’autres projets animent Dominique. S’il ne propose pas de côteaux champenois rouge pour le moment, c’est parce qu’il ne vinifie pas aujourd’hui lui-même ses vins rouges. C’est toutefois une piste sérieuse pour le futur, une parcelle de 80 ares située sous la magnifique Côte aux Enfants et tout juste replantée pourrait, demain, se prêter parfaitement à l’exercice…
Côté effervescence, la gamme gagne en lisibilité. Le Grand rosé devient le R. Rosé, complétant ainsi la famille des « Réflexion ». Avec, pour la première fois sur les bases 2021, du meunier qui est entré dans l’assemblage des cuvées R. en provenance de la vallée de la Marne (Verneuil, Romery) et de la montagne de Reims (Villedomange, Sacy). Ajoutez à tout cela une nouvelle bouteille au col beaucoup plus élancé pour toutes les cuvées. Les choses changent donc vite et pour le meilleur chez Lallier. Une maison à suivre de près.
Lallier Brut Nature
Dernier né de la gamme, le Brut Nature se compose de 2/3 de chardonnay et 1/3 de pinot noir issus de la récolte 2019. Produit sans sulfite au pressurage ni à la vinification, ce vin paraîtrait presque dosé tant il offre une grande densité de matière. Les 6 mois passés par le vin sur lies avant mise en bouteille a évidemment contribué à renforcer cette mâche et cette profondeur. L’ensemble est très frais, dirigé, oscillant entre fleurs blanches, pointe crayeuse et agrumes mûrs. Très énergique et sapide mais sans aucune dureté, le vin s’allonge sur des notes de mirabelle précises. Beaucoup de gourmandise et d’élégance.
53€ TTC
Retrouvez la Maison Lallier à Champagne Tasting le 24 mai prochain !
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