Jeudi 5 Juin 2025
Photo: CIVB P. Cronenberger
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Date
03.06.2025
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Le numéro spécial Bordeaux Primeurs 2024 sera disponible dans les kiosques demain (04/06). Pour accompagner sa sortie et compléter le dossier dégustation du magazine, nous publions, en exclusivité sur notre site web, les notes et commentaires des appellations qui n'y figurent pas. Aujourd'hui, retrouvez notre sélection de graves blancs.
Château Castres [93-94]
En 1996, José Rodrigues avait tout de suite aimé le charme de la bâtisse du XVIIIe mais avait surtout senti tout le potentiel de ce terroir. On reste saisi par ce nez sensuel : une touche d'eucalyptus et de verveine, un soupçon de poivre blanc, sans oublier les agrumes. Le spectre aromatique est complexe et focalise l'attention. L'attaque délivre simultanément ses saveurs d'agrumes et sa texture pour durer jusqu'à la finale, longue, légèrement poivrée, sur un citron vert bien net. Incisif mais sans excès, un tantinet salin et salivant, du volume et un peu de gras : tout est là, dans un juste équilibre.
Vieux Château Gaubert [93-94]
La complexité et la profondeur sont constitutives de son identité. Commençons par ce nez superbe et original, sur la tisanerie, la boutique d'apothicaire, le bonbon au citron et le menthol. Dans cette veine de la singularité, on aimera cette bouche légèrement grasse qui équilibre et atténue l'incisivité. Rien ne fatigue dans ce vin aux angles un rien arrondis. Le sauvignon se présente sur la pointe des pieds pour amener en finale ses atouts, agrumes et fraîcheur, et mieux se distinguer. Presque atypique, un rien intrigant, tout à fait convaincant. Bientôt une référence dans l'appellation ?
Château de Chantegrive [91-92]
Rien de démonstratif pour ce nez élégant : tilleul, verveine mentholée et agrumes délicats s'invitent avec pudeur. L'attaque, un rien saline, reste modérée, mais très vite se développent des saveurs de citron et de pamplemousse rose. Un vin qui prend le parti de la délicatesse tout en ayant de la présence.
Château de Chantegrive - Cuvée Caroline [93-94]
Nez aérien et frais : menthol, herbes sèches, agrume en arrière-plan et légèrement résiné. La forte proportion de sémillon (50 %) fait partie de la marque de fabrique de la cuvée et donne du grip. L'agrume joue sa partie lui aussi, jusqu'à la finale sapide et sur le citron vert. Belle identité.
Château Crabitey [92-93]
Nez de pamplemousse. Bouche sur une impression de sucre résiduel qui tape dans la saveur de bonbon au citron jaune. Un vin sec très agréable, qui joue la carte du plaisir et de l'amabilité, bien qu'il y ait 80 % de sauvignon. Rien de vif, mais plutôt un sec civilisé qui se veut enjôleur.
Château Ferrande [93-94]
La forte proportion de sauvignon gris donne du caractère au vin en développant des notes finement fumées et toastées. L'agrume reste en arrière-plan. En bouche, le sauvignon blanc reprend la main pour délivrer sa vivacité et ses saveurs d'agrumes. Finale sur le pamplemousse rose, saline. Jolie personnalité.
Château la Fleur des Pins [92-93]
Salinité, saveurs douces d'agrumes, texture : tout est là pour ce vin plein d'équilibre, qui s'amuse avec ses divers cépages où chacun joue sa carte. Le citron jaune du sauvignon blanc, la noisette du sauvignon gris et le grain fin du sémillon. Un vin étiré, qui séduit le palais. Astucieux et bien fait.
Clos Floridène [93-94]
Un tantinet goménolé, un peu exotique, fleur d'acacia, et un rien fumée : le nez est original. Tout concourt à l'équilibre dans ce vin, qu'il s'agisse de l'incisivité habitée par le pamplemousse rose (fine amertume) et le citron vert, ou de la texture à grain fin. Bouche saline et un rien minérale en finale.
Château Haut-Sèlve [92-93]
Bouquet très séduisant, sur le chèvrefeuille, la pêche jaune et une nuance d'eucalyptus, très légèrement fumé. Le sémillon joue sa carte dans la nuance apportant un grain modéré et le chemin de bouche conduit à une finale saline sur un citron vert prononcé, sans être tranchant. Étiré, long et vif.
Château de l'Hospital [91-92]
La délicatesse prime, tant au nez – sur des notes pudiques de zeste de citron jaune –, qu'en bouche. L'attaque est plutôt douce, puis évolue vite sur des saveurs de citron vert très nettes. Les 80 % de sauvignon l'emportent et l'ensemble est fin et précis, un rien incisif sur sa finale, avec de l'éclat.
Château Magence [91-92]
Nez de citronnelle, un peu mentholé. Le sauvignon domine le sémillon malgré l'égalité dans l'assemblage et délivre ses saveurs d'agrumes sur une pointe saline mesurée. Le sémillon vient juste soutenir une trame tannique fine et texturer l'ensemble. C'est plutôt fin, on vise la tempérance et l'élégance.
Château de Respide [93-94]
Vin équilibré entre le volume apporté par la fermentation en barrique ainsi que le sémillon, et la tension que donne le sauvignon sur une saveur de citron vert bien dimensionnée. L'aromatique est complexe : tilleul, pêche blanche, fruits exotiques. Un vin gastronomique, avec de la présence et de la complexité.
Dégustation réalisée par Michel Sarazin.
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