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Une cuvée de Gaillac en faveur de SOS Méditerranée

Auteur

Elisa
Centis

Date

30.06.2023

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Vigneron à la retraite, Alain Boullenger a décidé de reverser une importante partie de la vente de ses dernières cuvées à l'association SOS Méditerranée.

Agir, même à sa petite échelle. Depuis le mois de février 2023, le vigneron à la retraite Alain Boullenger a mis à disposition de SOS Méditerranée son stock de bouteilles de Gaillac. L'association conserve ainsi 70 % du montant de la vente des vins. L'idée a germé il y a un an : « Plutôt que de continuer à faire des salons, je me suis dit qu'on pouvait en faire profiter des associations. » Il contacte SOS Méditerranée fin 2022. « Ils ont tout de suite été intéressés. » Le vin qui leur est destiné est un 2016 en  AOC Gaillac Rouge, résultat d'un assemblage de braucol, de prunelard et de syrah. L'ancien vigneron du domaine de Castel de Brames a mis ainsi de côté, pour l'association, 1 000 bouteilles de cette cuvée, qui a remporté une distinction lors du concours des vins de Gaillac. Depuis le début des ventes, à l'occasion d'événements de l'association, près de 200 flacons ont été vendus soit près de 1 400 €.

Alter Egaux
Avant de contacter SOS Méditerranée, premier organisme auquel il a pensé, Alain Boullenger a tenté l'expérience avec Alter Egaux, association installée comme lui dans le Tarn, qui vient en aide aux migrants. Les drames en Méditerranée, « cela touche tout le monde », martèle Alain Boullenger. « Dans les années 70, il y avait les boat people. On a tous donné quelque chose pour affréter des bateaux pour les Vietnamiens. Maintenant, cela se passe devant nos portes et on laisse les gens mourir », témoigne en colère le vigneron.

J'ai toujours voulu aider, et là, je pouvais faire quelque chose 

Alain Boullenger

Espagnols, Polonais et Marocains dans le vignoble
« Historiquement, le vin est lié aux échanges, on le vend partout, nos cépages viennent d'ailleurs », poursuit-il encore, soucieux d'expliquer les liens de la vigne avec les populations étrangères. « Mes parents étaient Picards. Quand je suis arrivé dans le Tarn en 1969, ce sont les Espagnols qui nous aidaient à la vigne. Puis, il y a eu les Polonais, les réfugiés italiens au moment de Mussolini. Des réfugiés chiliens sont aussi venus travailler après 1973. » Cette histoire se poursuit encore aujourd'hui. « Dans le vignoble de Gaillac, ce sont les Marocains qui taillent. S'ils n'étaient pas là, on ne s'en sortirait pas. » Une fois les 1 000 bouteilles vendues, il n'y aura plus de stock. « J'espère que d'autres vignerons prendront le relais. Je vais y travailler. Je vais trouver. »