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Vendanges familiales à Vinsobres

Auteur

Marie-Pierre
Delpeuch

Date

20.09.2023

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Dans la famille Jaume, vous avez Nicole et Claude, les grands-parents, Pascal et Richard, les fils, leurs épouses et la dernière génération avec Anthony, Vincent, Arthur, Audrey et Olivier. À l’exception d’Olivier, expatrié en Angleterre, ils sont tous réunis pour cette fête des vendanges.

C’est un rituel inauguré, il y a une dizaine d’années. En septembre, alors que la récolte a bien débuté, là où un vigneron ne mettrait pas un touriste dans sa cave, la famille ouvre les portes de la sienne. Amis, clients, ils sont une centaine à suivre les explications de Pascal, Richard et leur maître de chai. Par petits groupes, ils goûtent ici des raisins fraîchement cueillis, là les premiers jus d’une cuve de syrah et au bout du parcours, quelques vieux millésimes débouchés pour l’occasion. Ambiance décontractée, curieuse aussi, on ose poser des questions de néophytes, mais pas recracher…

Après la technique, place au repas. L’occasion de rencontrer Nicole et Claude, 85 et 88 ans. L’œil pétillant et la mémoire intacte, Claude rappelle qu’il fut le premier vigneron de Vinsobres à faire de la bouteille, en 1958. En toute modestie, en s’inspirant d’un voyage en Bourgogne, il écoute son instinct. Inspiré et travailleur, il agrandit la propriété en acquérant un domaine voisin, le vignoble Courtois. Heureux de voir ses fils prendre la suite, puis ces petits-enfants à qui il a offert une jolie parcelle. Avec une centaine d’hectares, chaque membre de la famille a sa place. Pour Claude, terminé le tracteur depuis deux ans, « je ne l’ai pas décidé » dit-il, mais il tient encore son poste à l’étiquetage...

« Il est bien », atteste le vieil homme, en dégustant le Vinsobres 2015 Altitude 420. Effectivement, il est prêt à boire. Les vignes de cet assemblage grenache-syrah ont poussé à 420 mètres d’altitude, dans un sol sablo-limono-argileux, exposé sud-est. Alliance de force et de délicatesse, ample de fruits très mûrs, prune, pruneau et cerise burlat mêlés, ses tanins sont soyeux. La finale épicée et réglissée, persistante, est à peine chaleureuse.

Dans le même tempérament, la cuvée Clos des échalas en 2001, 2012 et 2013 démontre le potentiel de vieillissement du cru drômois et son aptitude à conserver l’expressivité de son fruit. Des vieux millésimes qui ne sont plus à la vente, mais le plaisir d’un 2020 s’acquière à 9,90 € !