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Remonter le temps avec Victoire Golden eagle, millésime 2005

©Michel Jolyot

Auteur

Claire
Hohweyer

Date

20.10.2023

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Avec l’édition limitée de la cuvée Victoire Golden eagle 2005, Jean-Rémy et Paul-Alexandre Rapeneau souhaitent « relier le passé au présent » dans l’histoire du champagne G.H. Martel. La plongée dans la mémoire de la marque leur a même réservé des surprises.

Après quelques années de réflexion et de plongée dans les entrailles de la maison G. H. Martel, Jean-Rémy Rapeneau, directeur commercial hors France et marketing, se réjouit de dévoiler la sortie de la cuvée de champagne Victoire « Golden eagle », millésime 2005. Les recherches sur l’histoire de la maison ont permis de révéler que cette cuvée était « en 1953, la première du champagne G.H. Martel à être exportée aux USA ». Pour Jean-Rémy Rapeneau, devenu résident américain en 2022, tout en conservant un ancrage en Champagne, c’est un élément affectif fort. En 15 ans, le groupe familial* « est passé d’un marché 100% français à 70% d’export », se hissant « numéro 4 des ventes au Canada et numéro 7 aux USA », selon Jean-Rémy Rapeneau.

Une relance symbolique du virage vers l’export
Pour célébrer la sortie de Victoire « Golden eagle », Jean-Rémy et son frère Paul-Alexandre, directeur technique et œnologue, ont choisi le millésime 2005. Une année qui permit à la maison de reconstituer une partie des réserves et de mettre de côté une quantité limitée du millésime en vue d’une cuvée d’exception. « Il nous en restait 15 000 flacons », poursuit le Champenois.

L’allure de la bouteille respire « l’esprit de conquête » vers l’export. La symbolique a inspiré la famille. « Nous avons conservé l’aigle, emblème de la cuvée, ainsi que la bouteille originale, époque XVIIIème siècle, de Victoire, gamme prestige de la maison. » La première cuvée fut élaborée par les frères Christophe et Jean-François en 1989. Le nom « Victoire », « étonnamment libre », fut d’ailleurs déposé par la marque la même année. Désormais, champagne Victoire est une marque internationale à part entière dans le giron de G. H. Martel. Fondée en 1869, la maison tient particulièrement à la famille Rapeneau puisqu’il s’agit de sa toute première acquisition, en 1979, sous la direction de Bernard Rapeneau.

Un millésime puissant et gastronomique
Côté vin, ce « flacon de mémoire » valorise un assemblage 60% de premiers et grands crus de chardonnay et 40% de pinot noir issus de la montagne de Reims, dosé en extra-brut, « très automnal », symbolise Paul-Alexandre. « Le vin est en équilibre entre la fraîcheur et la puissance. L’acidité de l’époque nous permet de sortir de jolis millésimes comme celui-ci. » Effectivement, complexe et puissant, le champagne appelle un risotto, un foie gras ou encore un bar rôti. Systématiquement « déclarées en millésimé », les cuvées Victoire ne sont pourtant pas toujours revendiquées comme telles. « Mais cela nous permet de travailler sur le temps long, précise Paul-Alexandre, pourquoi pas sur 20 ans. »

Prix : 100 euros
*Champagne Martel, Château de Bligny, Charles de Cazanove.

Un collectionneur américain retrouve un millésime 1929 de G.H. Martel
Le lien américain et avec l’histoire ne s’arrête pas là. Au moment où Jean-Remy Rapeneau entamait avec la famille les réflexions et recherches autour de Golden Eagle, la maison reçut un appel. « En avril dernier, nous avons été contactés par un Américain, Mr Preston, disant détenir une bouteille de G.H. Martel 1929. » Un trésor insoupçonné, que ne possède pas la maison de champagne. L’anecdote est d’autant plus exceptionnelle que cet Américain domicilié dans l’Ohio, « visiblement fan de la maison », a poussé ses recherches et établi une chronologie de G.H. Martel et de ce millésime 1929, selon lui « le seul en circulation ».  Les documents envoyés par le collectionneur américain indiquent que, d’après l’ambassade de France à Washington DC, « les employés de la maison de champagne auraient sauvé cinq bouteilles de ce millésime des mains des nazis lors de la prise d’Epernay en 1940 ». D’ici la fin de l’année, Jean-Rémy Rapeneau envisage d’aller à la rencontre de cet Américain et de négocier l’acquisition de ce millésime historique de la maison.