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[Vin et rugby] France/Pays de Galles, l’œil d’Imanol Harinordoquy

Auteur

Yves
Tesson

Date

20.03.2021

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Alors que les Français s’apprêtent à affronter le pays de Galles dans le cadre du Tournoi des 6 Nations, Imanol Harinordoquy, ancien joueur de l’équipe de France de rugby, a accepté de confier à Terre de Vins ses pronostics sur ce nouveau match mais aussi de nous parler de ses dernières cuvées coups de cœur.

Cet enfant du Pays basque a ouvert en 2014 sa première cave à vin-cave à manger « Les Contrebandiers » et a lancé en 2015 avec Lionel Osmin une maison de négoce spécialisée dans l’importation de vins étrangers, « Les Passeurs de vins ».

Au cours de votre longue carrière, vous avez dû affronter à différentes reprises les Gallois, y-a-t-il un match qui vous ait particulièrement marqué ?
En 2002, le premier match en équipe de France que j’ai joué était contre les Gallois et le dernier de ma carrière internationale en 2012 également ! Les deux se sont déroulés au Pays de Galles. J’ai commencé par une victoire, j’ai terminé par une défaite, il était temps d’arrêter… Le premier est certainement celui qui m’a le plus marqué. En défense, nous avions été assez héroïques, je me souviens des frères Quinnell, ils faisaient entre 120 et 140 kilos : lorsque l’on débarque et que l’on a à peine 21 ans, c’est assez impressionnant, à quoi s’ajoute l’ambiance du Millenium Stadium qui est immense.

Quels sont vos pronostics sur le match qui se jouera aujourd’hui ?
L’équipe de France est sur une très bonne dynamique depuis plus d’un an maintenant. Elle est très compétitive, avec un état d’esprit remarquable de solidarité, notamment du point de vue de la défense. Elle est capable sur quelques miettes de réaliser des mouvements offensifs exceptionnels. C’est aussi une équipe qui continue à apprendre, elle a réalisé une belle prestation en Angleterre où elle aurait pu l’emporter. Selon moi, elle est toujours en chemin pour pouvoir gagner ce tournoi. C’est donc un match qui s’annonce électrique face à une équipe galloise qui s’est aussi un peu refait la cerise. Donc je crois à la victoire des Français bien entendu !

Vous êtes devenu un professionnel du vin, qu’est-ce que vous nous proposeriez de boire devant le match ?
Je pense que cela va être un combat engagé et un peu rustique donc je tablerais sur un vin rouge qui a un peu de corps. Pourquoi pas un Bodega Borsao en Aragon ? C’est un 100% grenache avec un élevage en barrique américaine, assez alcoolisé mais avec un côté très digeste, du corps et en même temps de la fraîcheur. En accompagnement, évidemment, j’éviterais le poireau (symbole du Pays de Galles), en revanche une belle côte de bœuf fonctionnerait à merveille.

Vous êtes négociant et caviste, quelles sont vos dernières actualités ?
En ce qui concerne notre gamme de négoce, nous importons des vins étrangers en exclusivité pour la France sur les réseaux traditionnels. Nous avons rentré quelques nouveautés notamment du Portugal, d’Afrique du Sud, un vin de glace du Québec du domaine de « L’orpailleur », mais aussi des mousseux du domaine de Gusbourne, dont une partie des vignes se situe dans le Kent et l’autre dans le Sussex. Sur ces terroirs septentrionaux où les températures sont moins élevées, le réchauffement climatique n’a pas des conséquences aussi négatives qu’ailleurs et on peut conserver une fraîcheur extraordinaire. L’élégance et la finesse de ces vins sont surprenantes !

Ce goût pour les vins étrangers vous est-il venu avec les voyages réguliers que vous imposait autrefois votre carrière de rugbyman international ?

Ma carrière de rugbyman m’a effectivement donné le goût des voyages et des découvertes. J’aime bien sortir des sentiers battus. C’est vrai que sur la fin, quand je me déplaçais en Afrique du Sud, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, j’essayais toujours d’aller découvrir un domaine ou en tout cas de ramener quelques bouteilles. L’un de mes derniers souvenirs, c’est la coupe du monde en 2011 en Nouvelle-Zélande : nous nous sommes rendus sur l’île de Waiheke, où nous avons pu visiter le vignoble et faire une dégustation. Quant aux lendemains de match, nous aimions bien nous retrouver pour un bon repas, souvent accompagné d’une bouteille de vin. Consommé avec modération, il n’y a rien de tel pour récupérer !

www.lacavedescontrebandiers.fr