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Zéro Résidu de Pesticides: entre bio et conventionnel

Auteur

Thomas
Galichon

Date

19.05.2022

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Depuis 2018, le collectif Nouveaux Champs développe le label Zéro Résidu de Pesticides (ZRP). D’abord destiné aux producteurs de fruits et légumes, il a été adopté plus récemment par la filière vin. En Gironde, la Chambre d’Agriculture s’investit depuis janvier auprès des viticulteurs qui souhaiteraient intégrer cette démarche.

Mêlant fantasmes et vérités, le regard porté par le consommateur sur l’agriculture et la viticulture entretient méfiance et suspicion à leur égard. Pour contrecarrer les allégations de ses détracteurs, la filière agricole s’organise et développe labels et certifications pour montrer patte blanche. Le label Zéro Résidu de Pesticides fait partie de ces initiatives, apportant une réponse claire aux questionnements sanitaires du quidam.

Marie-Charlotte Michaud, conseillère viticole auprès de la Chambre d’Agriculture de la Gironde, précise les contours de la démarche : “L’objectif est de n’avoir aucun résidu de pesticides : il y a un engagement de résultat, mais aussi de moyen, en limitant au maximum les intrants, de s’affranchir de tous les produits qui tracent le plus à la vigne et éventuellement au chai”. Ainsi, le vigneron se doit de respecter un cahier des charges établi par le collectif Nouveaux Champs, régissant la conduite de la vigne, le chai, la structure d’embouteillage et la commercialisation.

L’initiative a été adoptée par 600 producteurs et couvre plus de 25 % de la production française totale de fruits et légumes. En Aquitaine, les caves de Tutiac et de Buzet furent deux précurseurs dans la démarche, rejoints l’an dernier par Puisseguin et la Cave du Marmandais. “L’objectif du partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Gironde est d’accompagner des vignerons indépendants à franchir le pas”, précise Marie-Charlotte Michaud. “Cela permet au viticulteurs qui n’ont pas la capacité de s’engager sur une transition vers l’agriculture biologique de trouver une plus-value dans un engagement environnemental réalisable”, poursuit-elle.  

La certification se fait après analyses auprès des laboratoires indépendants accrédités COFRAC (COmité FRançais d’ACcréditation). Plus de 300 molécules sont étudiées pour valider la présence maximale de 0,01 milligramme de pesticides par kilogramme, soit la plus petite valeur quantifiable.

Si l’approche est innovante, elle demande une connaissance pointilleuse des produits phytosanitaires. Par ailleurs, Marie-Charlotte Michaud souligne l’investissement que représente cet engagement : coût de l’audit, de l’analyse de résidu du vin entre 170 et 350 euros, coût de l’accompagnement technique et stratégique autour de 3 000 euros.