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Cave de Gan : les coopérateurs de Jurançon ont le sourire

Auteur

Jean-Pierre
Tamisier

Date

11.10.2017

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Démarrées vers le 15 septembre, les vendanges ont atteint leur régime de croisière chez les adhérents de la Cave de Gan où la récolte s’annonce qualitative dans des volumes respectables.

Comme l’an dernier, les vendanges ont démarré une dizaine de jours plus tôt chez les adhérents de la cave de Gan dont l’essentiel de la production est consacrée au Jurançon. Elles vont se prolonger encore plusieurs semaines, avec pour finir, la récolte des vendanges tardives. Elles sont aujourd’hui à plein régime. « Nous recevons actuellement la récolte des Jurançon sec. Pour le moelleux, la récolte va commencer vers le 15 octobre », indique Bertrand Pedeflous, responsable commercial de la Cave de Gan. Comme partout, les aléas climatiques ont produits quelques effets néfastes, mais dans des proportions qui ne perturbent pas l’équilibre d’ensemble et surtout n’ont pas affecté la qualité du vignoble pyrénéen.

Les 220 adhérents se relaient quotidiennement pour apporter le fruit des vendanges, entièrement à la main et collectée dans de grands « douils » (sortes de cuves) de bois portées sur des charrettes, des 750 hectares de vignes plantées en gros et petit manseng, dont un tiers deviendront Jurançon sec et le reste en Jurançon moelleux. Au plus fort de vendange, ce sont 400 tonnes de raisins qui arrivent chaque jour à la cave.

A cette production s’ajoutent les 45 hectares du château des Astous gérés en direct par l’équipe de la cave et qui constitue le vignoble laboratoire de l’ensemble de la structure. « Cela nous aide à améliorer les pratiques culturales et à montrer la voie à nos adhérents », poursuit Bertrand Pedeflous. Des adhérents dont la moitié à moins de 50 ans et une cinquantaine moins de 30 ans. « Ce sont des vignerons très investis et qui ont l’envie d’avancer ensemble », se félicite le directeur commercial de Gan.

Triple certification

Sur le plan cultural, si la cave ne revendique aucune démarche en bio, l’accent est en revanche fortement mis sur des pratiques respectueuses de l’environnement prolongée au sein de la cave par la triple certification Iso 9001, 14 001 et 20 001 depuis 2009.
Des certifications qui concernent aussi la coopérative des vignerons de Bellocq, acquises par Gan en 2000 et qui se consacre exclusivement au vin rouge en AOC Béarn et au rosé. Avec ses 70 adhérents et ses 150 hectares de vignes, elle a fait depuis 2006 un bond qualitatif significatif. « A l’époque, le vin de Béarn n’avait pas bonne presse même ici, raconte Bertrand Pedeflous. Les vignes étaient bien tenu mais les équipements de la cave et le mode de fonctionnement n’étaient pas à la hauteur. D’importants efforts d’organisation et d’équipement ont été faits. On a notamment installé 15 cuves auto vidantes de 30 tonnes. Depuis quatre ans, nous vendons 80% de la production en Béarn. Les gens apprécient d’avoir ce vin sur leur table. C’est une victoire importante. »
Le rouge est entièrement vinifié dans le chai de Bellocq. Seul le rosé, pour des raisons de rationalisation, est produit à Gan.

De l’avenir pour le moelleux

Pour le Jurançon, environ un million de bouteilles de blanc sec et plus de deux millions de bouteilles de moelleux et 80 000 bouteilles de vendanges tardives sortent de la cave de Gan chaque année, sur une production globale de 4 millions de bouteilles. Outre la production générique, la cave réalise une vingtaine de vinifications séparées, dont Les Artous bien sûr, mais aussi le château de Navailles.
Sur le plan économique, le Jurançon de la cave de Gan trouve toujours des débouchés. « Pour le moelleux, nous savons qu’il y encore des parts de marché à développer », assure même le directeur commercial pour qui l’outil de production, avec un cuvier semi-enterré parfaitement aux normes et qui tout confondu, a une capacité de 90 000 hectolitres, permet de faire face aux perspectives d’avenir. La vente directe à la cave, développée depuis 35 ans, pèse pour 30% dans les ventes totales. « Nous avons fait de l’œnotourisme avant même que le mot n’existe, se plait à rappeler Bertrand Pedeflous. Ce qui nous aussi permis de nous positionner dans la vente sur Internet. »
Il juge que ce succès est dû à la philosophie qui anime la cave depuis de longues années. « Nous voulons être lisibles par le consommateur. Avec une gamme simple, ce qui pour nous n’est pas péjoratif pour chacun en fonction de son goût et de son budget, puisse trouver le vin qui lui convient. Notre fierté en retour et d’avoir des adhérents en bonne santé financière. »