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Contrefaçons de Romanée-Conti : deux ans ferme pour l’escroc russe

Auteur

AFP

Date

15.05.2017

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Quatre ans de prison, dont deux ferme, ont été infligés, lundi en correctionnelle à Dijon à l’encontre d’un escroc russe jugé pour avoir vendu de fausses bouteilles du prestigieux domaine bourguignon de la Romanée-Conti.

Aleksandr Iugov a également été condamné à 150.000 euros d’amende pour utilisation frauduleuse d’une appellation d’origine contrôlée. Il devra en outre verser plus de 550.000 euros de dommages et intérêts, dont quelque 300.000 pour la société civile de la Romanée-Conti – qui en avait demandé 500.000.

Le tribunal a, en revanche, estimé qu’il ne pouvait juger les deux prévenus italiens, également poursuivis, dans la mesure où ils avaient déjà été condamnés en Suisse, en mars 2015, pour les mêmes faits.

A l’audience, le 27 janvier, des peines de trois ans de prison, dont deux ferme, et de un an avec sursis, avaient été respectivement requises à l’encontre du Russe et des deux Italiens.

Au cœur de l’affaire, la vente entre 2012 et 2014 de quelque 400 bouteilles portant une étiquette contrefaite de Romanée-Conti mais aussi, dans une moindre quantité, de crus Musigny du domaine Leroy.

« C’est une prise en considération de l’atteinte à l’image du domaine, s’est félicitée Marina Cousté, avocate de la Romanée-Conti. « C’est d’autant plus satisfaisant que c’est le cru le plus prestigieux mondialement parlant », a-t-elle ajouté.

Sur une parcelle de moins de deux hectares, le domaine de la Romanée-Conti produit chaque année entre 5.000 et 6.000 bouteilles, écoulées via un réseau de distributeurs exclusifs et revendues à des prix pouvant dépasser 10.000 euros la bouteille.

Lors du procès, Aleksandr Iugov, qui comparaissait libre après avoir effectué 18 mois de détention provisoire, avait assuré ignorer qu’il s’agissait de fausses bouteilles, niant aussi tout lien avec les prévenus italiens.

Le tribunal « couvre la détention provisoire, que nous jugeons abusive », a asséné son avocat Me Julien Dami Le Coz, dénonçant « l’exigence de la justice dijonnaise de satisfaire la partie civile principale ».

Qualifiant le dossier de « plus que branlant », Me Dami Le Coz a ajouté que son client n’avait pas exclu de faire appel, mais que la décision n’était pas prise.

Les prévenus italiens, qui ne s’étaient pas présentés devant le tribunal dijonnais, avaient écopé devant la justice suisse de 24 mois de prison avec sursis et 5.000 francs suisse d’amende chacun (environ 4.700 euros), ainsi que de 400.000 euros de dommages et intérêts pour le domaine de la Romanée-Conti.