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Jurançon : vendanges tardives au domaine Cauhapé

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

23.11.2015

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Les vendanges tardives se poursuivent au domaine Cauhapé en Jurançon pour donner aux moelleux un grand millésime 2015. Mais Henri Ramonteu doit défendre ardemment ses grands vins face à la désaffection des consommateurs qui préfèrent les blancs secs.

En cette fin novembre, c’est l’été indien dans les vignes du domaine Cauhapé qui surplombent le village de Monein dans le Jurançon. Les rayons du soleil réchauffent les quelques grappes encore sur les ceps, et épaississent la peau des raisins « afin qu’ils soient moins sensibles à la pourriture et qu’ils aillent plus loin dans la saison », explique le propriétaire Henri Ramonteu. Les queues des grappes ont été pincées au début du mois pour favoriser la déshydratation et le flétrissement des raisins qui vont ainsi donner des arômes grillés et torréfiés. Des filets ont été posés au-dessus des ceps pour empêcher les grives de s’offrir un festin à bon compte. Les grains des petits mansengs qui sont ramassés pour les grands moelleux ressemblent à des raisins de corinthe accrochés sur les rafles. Les vendangeurs en tee-shirt repassent dans les vignes pour la deuxième fois après le premier tri de fin octobre. Ils ne cueillent que les grains flétris et ratatinés qui remplissent lentement leurs cagettes et qui seront refroidis avant le pressurage et après une nuit de macération pelliculaire pour extraire davantage d’arômes, le mot préféré d’Henri Ramonteu lorsqu’il parle de ses vins.

Un beau millésime de paradoxes

« 2015 sera un très beau millésime qui va vous espanter (étonner en béarnais, NDLR) malgré une année très chaude, à comparer avec 1945 et 2003 », annonce fièrement le vigneron béarnais. Il aurait pu donner de faibles acidités, finalement préservées, dans ces collines, par le fort contraste thermique entre le jour et la nuit. « On a tondu entre les rangs et rogné la vigne et nous n’avons pas connu de stress hydrique. Mais à 10 hl/ ha, on vise des vins de l’extrême tant par les rendements que par la concentration ». Des grands vins qui se boivent de moins en moins. Pour la première année, Henri Ramonteu a mis plus de vins secs en cuves que de moelleux en barriques.

Des cépages anciens pour les secs

« Sur les salons, on veut surtout goûter les blancs secs et la plupart de ceux qui apprécient les moelleux se plaignent de ne jamais savoir quand les servir, même si le foie gras fait toujours recette. Cela a obligé le spécialiste des moelleux que je suis à faire plus d’efforts sur les arômes pour élaborer les secs, notamment en replantant des anciens cépages locaux comme le camaralet et le lauzet ». Ils élargissent la palette aromatique sur des épices, des arômes d’amande et de poivre blanc. Sur les 44 ha du vignoble de Cauhapé, Henri Ramonteu compte désormais 2, 5 ha de camaralet, autant de lauzet.

Les nouvelles cuvées en avant-première de Cauhapé :

C de Cauhapé 2015 (32 €) : une sélection des meilleurs lots en jurançon sec du domaine, vendangés de septembre à novembre. Une photo du millésime à dominante petit manseng (35%) complété de gros manseng, courbu, camaralet et lauzet. Des arômes complexes de fruits à chair jaune très mûrs et d’agrumes. Sur un bar de ligne, une blanquette de veau ou une volaille à la crème.

Quatuor 2014 (42 €) : Une sélection des meilleures cuvées de moelleux, vendangés d’octobre à décembre à 90-95% de petit manseng. Des arômes de fruits à chair jaunes (pêche, abricot) et de pâte de coing sur une belle concentration et une pointe d’eucalyptus. Sur un foie gras poêlé ou en dessert.

Geyser 2015 (13, 70 €) : Un assemblage de gros manseng (30%), petit manseng (30%), camaralet (30%) complétés de petit courbu et et lauzet. Des arômes d’agrumes, de fruits exotiques et de citron jaune sur des épices, du poivre blanc et une acidité tranchante. Avec coquillages, crustacés, poissons citronnés.