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Le Bourboulenc, cépage roi des blanc de La Clape

Auteur

La
rédaction

Date

24.04.2014

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Les dégustations de Millésimes en Languedoc ont fourni à quelque 80 journalistes français et étrangers l’occasion d’une virée à La Clape, une appellation languedocienne située entre Narbonne et la Méditerranée, bordée sur son flanc sud par les étangs de Bages et de l’Ayrolles. Entre mer et montagne, la Clape forme un massif rafraîchi par un peu d’altitude et des brises marines, riche de toutes les expositions au soleil selon l’orientation de ses flancs. On pourrait trouver des expressions poétiques pour décrire ce mamelon entre terre et mer, mais les producteurs la désignent sous un nom plus parlant : « La Clape, c’est une patate. »

Cette patate a élu un cépage en blanc qui a connu de belles fortunes dans les années 70 avant de tomber dans une relative désuétude : le Bourboulenc. « Cela me fait un drôle d’effet quand on me dit « j’ai dégusté vos rouges, j’aimerais à présent goûter vos blancs ! » La Clape a longtemps été très majoritairement tournée vers la production de vins blancs. On semble l’oublier pour mieux redécouvrir les blancs de La Clape aujourd’hui, mais nous ne sommes pas de jeunes premiers en blanc ! » sourit Philippe Chamayrac du Château Mire L’Etang.

Cépage blanc tardif, à peau épaisse, le Bourboulenc a, à la vigne, le caractère rustique que son nom inspire. Il n’a pourtant rien d’un barbare !

« Le Bourboulenc est infernal », résume Eric Fabre, propriétaire du Château d’Anglès « il faut l’attendre jusqu’à mi-octobre quand même les rouges sont vendangés. Sa peau épaisse le protège des attaques de botrytis, mais c’est la seule faveur qu’il nous fait ». Qu’est-ce que l’ancien directeur technique du Château Lafite-Rothschild est venu faire dans cette galère ? « Un Bourboulenc réussi, c’est un bonheur sans nom, avec à la fois beaucoup de tension et de densité de matière. »

Oui mais le Bouboulenc n’est pas aromatique. Il fait partie des rustiques réservés : il s’avance sur la patate avec les épaules larges, d’un pas affirmé, jamais lourd, et il ne hurle pas des parfums entêtants. Au point qu’on l’utilise rarement seul : on l’assemble, dans la Clape, avec différents cépages selon les choix de style. Il y a bien des variations possibles mais, typiquement, ceux qui veulent pallier sa réserve d’expression lui adjoignent des cépages aromatiques comme le Vermentino, le Viognier et/ou la Clairette. Ceux qui veulent lui ajouter fraîcheur et velouté optent pour le Grenache Blanc, le Piquepoul, le Maccabeu et/ou le Terret. Entre les deux, la Roussanne et la Marsanne complètent la liste des cépages autorisés en complément du Bourboulenc en appellation Languedoc-La Clape blanc.

L’amateur en quête de fraîcheur sait pouvoir trouver de très beaux vins blancs en Languedoc-Roussillon. Il gagnera à s’arrêter ici !

Nos coups de cœur des Millésimes en Languedoc :
– La cuvée Aimée de Coigny de la famille Chamayrac au château Mire l’Etang, assemblage de Bourboulenc, de Grenache Blanc et de Roussanne, une merveille de croquant qui épousera avec bonheur une seiche à la plancha !
– L’Abbaye et au château des Monges, où Paul de Chefdebien assemble Bourboulenc (70 %), Roussanne (20 %) et 10 % de Rolle (Vermentino), pour un vin enlevé et aromatique, testé et approuvé (et on en reprend!) sur les huîtres de Bouzigues.
– Le château d’Anglès, où Eric Fabre et son fils Vianney ont assemblé les cépages historiques de la région, Bourboulenc et Grenache Blanc (de 60 ans) à « une Roussanne exubérante et une Marsanne d’une grande finesse aromatique ». Le vin est disponible en deux version, celle du Grand Vin est élevée et élevé six mois en barriques, ce qui lui apporte un surcroît de rondeur et de gourmandise sans l’alourdir et une complexité que l’on a hâte de tester sur une bourride à la sétoise.

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