Accueil Sommelier au George V, il a mis l’Italie à ses pieds

Sommelier au George V, il a mis l’Italie à ses pieds

Auteur

Jean
Bernard

Date

23.10.2017

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Gabriele Del Carlo, chef sommelier du restaurant étoilé Le George, offre au palace parisien un titre qui peut lui ouvrir les portes des concours internationaux. Comme un certain Enrico Bernardo avant lui…

Il y a vingt ans, Enrico Bernardo devenait Meilleur sommelier d’Italie et débutait une carrière professionnelle en France qui l’a mené jusqu’au titre mondial en 2004. Il était alors en poste au George V, sous la responsabilité d’Eric Beaumard. Son compatriote Gabriele Del Carlo qui a intégré le palace parisien en 2010 suivra-t-il la même voie, c’est sans doute un peu tôt pour le dire. Et lui, tout au bonheur d’être à son tour sacré dans son pays natal, ne voit pas aussi loin pour l’heure.

« Cette année, le concours avait lieu à Milan. Nous étions 13 candidats au titre et les trois meilleurs à l’issue de la première sélection ont disputé la finale. Là, j’étais opposé à Marco Grassi, chef sommelier du groupe Metro en Lombardie, et à Davide D’Argenio, du restaurant gastronomique de l’école hôtelière de Lausanne. » Un trio dont les performances étaient notamment jugées par Giuseppe Vaccarini, Meilleur sommelier du monde 1978 et ancien professeur de… Enrico Bernardo.

Formation sur le tas

Gabriele Del Carlo, déjà vainqueur d’un concours identique en 2011 organisé par une association non reconnue au plan international, est ainsi le premier sommelier transalpin a avoir fait coup double.
Le résultat d’une passion née alors qu’élève d’école hôtelière il effectuait ses premiers stages en restauration. « J’aimais imaginer tout ce qui accompagnait les bouteilles et comme j’étais curieux aussi, les gens avec qui je travaillais ont commencé à m’expliquer le vin. J’ai fait assez de progrès pour obtenir un premier poste de commis sommelier au restaurant I Santi dont les propriétaires étaient de vrais passionnés de champagne et de vins toscans. Puis, quand j’ai voulu changer d’air, le hasard m’a aidé. Je suis arrivé chez Cracco, un deux étoiles milanais, comme simple client et j’en suis reparti avec un contrat de travail. »

Son parcours italien s’est achevé dans un lieu mythique de la gastronomie et du vin, le célèbre Enoteca Pinchiorri. « Ce que j’ai goûté là-bas était remarquable et souvent introuvable ailleurs. C’est là que j’ai formé mon palais aux vins français et que j’ai évolué professionnellement en devenant responsable de la sommellerie. »

Carte très italienne et coups de cœur français

Il était prêt alors à rejoindre le George V. « Sauf que je parlais à peine français. Mais l’hôtel m’a permis de vite progresser en mettant à ma disposition un professeur individuel de français. J’ai effectué ici un premier séjour de cinq ans avant de m’offrir une parenthèse de quelques mois puis de revenir début janvier dernier pour prendre le poste de chef sommelier du George, le restaurant italien étoilé du palace. »

La complicité avec le chef Simone Zanoni est parfaite. Et si les vins italiens occupent une place de choix (une cinquantaine de références pour la seule appellation Barolo), les derniers coups de cœur en date de Gabriele Del Carlo sont français. « Le Montagny 2014 de Jean-Marc Boillot offre un très bon rapport qualité-prix et permet de faire découvrir une appellation de Bourgogne pas assez mise en valeur. Il y a également le Côte-Rôtie 2013 du domaine Jamet. C’est la quintessence de la syrah ! »

Une envie de découvertes nécessaire si l’envie prenait ce sommelier de 33 ans de marcher un peu plus dans les pas d’Enrico Bernardo. Dans quelques mois, l’Italie sélectionnera son candidat pour le mondial 2019 et cette fois Gabriele Del Carlo pourra briguer la place.