Accueil Vendanges à Cognac : « une grande année de Folle Blanche »

Vendanges à Cognac : « une grande année de Folle Blanche »

Auteur

Jean-Charles
Chapuzet

Date

20.09.2018

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Jean Pasquet, viticulteur à Eraville (Domaine Jean-Luc Pasquet), observe son vignoble à la loupe dans l’idée que le vin le plus pur donnera les meilleures eaux-de-vie possibles. Le temps des vendanges est un moment crucial. Terre de Vins lui donne la parole.

Comment pouvez-vous résumer l’année qui vient de s’écouler ?
Ce fut une année très stressante, exceptionnelle en tous points. Au début du printemps, nous avons eu de grandes promesses de récoltes, notamment sur les vignes qui avaient gelé l’an passé et qui se rattrapent l’année suivante, comme en 1992 consécutif au gel de 1991. Et en fait, le mois de juin fut très critique avec beaucoup de pluie et une très forte pression de maladie. Sans parler des épisodes de grêles, pour ma part j’ai été touché sur une parcelle en Petite Champagne. Pour résumer, beaucoup de stress. J’ai d’ailleurs pris la décision d’assurer mes vignes.

Vous avez la chance de cultiver plusieurs cépages, qu’en est-il du planning de récolte ?
En effet, avec mon épouse Amy, on vendange en pointillé car on a plusieurs cépages. On a rentré les folles blanches durant la semaine 37, et elles sont superbes. Ce fut une vendange saine et abondante. 2018 est une grande année de folle blanche. Et quand je dis abondante, c’est à mon niveau, j’ai récolté du 100 hectolitres à l’hectare à 9°, ce qui au regard des vendanges dans la région peut paraître faible mais le rapport qualité/quantité est pour moi parfait. On a déjà fait les pieds de cuves en levures indigènes, ça se présente très bien aromatiquement. Ce 21 septembre, j’attaque les montils qui sont superbes, c’est surtout pour faire mes pineaux et mes apéritifs mais une partie passera dans le cognac. Enfin, les ugni blancs vont être aussi jolis, on commence petit à petit la récolte et le gros sera pour la semaine prochaine.

Autre rareté, vous conduisez votre vignoble en bio, cette pratique fut-elle un problème cette année ?
C’est vraiment une année pour réellement tester le bio. Les relances du mildiou nous ont fait peur. On a fait beaucoup de préventif. Il a fallu être vigilant, être stratégique. On s’en sort plutôt bien. Des vignes en culture conventionnelle se sont fait ravagées. Pour ma part, j’ai fait 13 traitements bio, ce qui est correct, j’en suis à 4,5 kilos de cuivre ce qui n’est pas déconnant. Certes, le bio n’est pas un avantage volumique sur une telle année mais au final je me situe dans la moyenne basse, ça me va très bien. Si la moyenne se situera entre 11 et 12 d’alcool pur à l’hectare, j’espère être vers 10,5. Mais il faut bien comprendre que ça dépend aussi de l’état du vignoble, de l’âge de la vigne aux pieds manquants.

www.cognac-pasquet.com