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« Wine Calling » : les punks du vin se donnent rendez-vous à Vinicircus

Auteur

Julie
Reux

Date

14.04.2017

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Les vignerons naturels sont-ils au vin ce que les punks étaient au rock’n’roll ? C’est en tout cas l’analogie proposée par Bruno Sauvard, dans le documentaire « Wine Calling ». Encore en tournage, ce film trouvera ses dernières images en Bretagne, pendant le festival Vinicircus, les 14, 15 et 16 avril.

« Ce sont des gens qui décident de faire quelque chose que tout le monde connaît. Ils n’inventent rien… mais ils le font différemment. » La définition de Bruno Sauvard, documentariste, convient tout aussi bien, et ce n’est évidemment pas un hasard, aux musiciens punks qu’aux vignerons naturels.
Ce parallèle lui est apparu à l’écoute d’une interview de Joe Strummer, des Clash, dont il a également tiré l’idée du « visuel » et du titre « Wine Calling » (comme « London Calling ») : le chanteur se défendait de faire autre chose que du rock, « mais à sa façon ».

Avec cette formule, Bruno Sauvard avait trouvé le fil conducteur de son film. Les personnages n’ont pas été compliqués à trouver : Bruno a choisi de suivre « le gang du Jajakistan », en Roussillon, Loïc Roure, et son associé Edouard Lafitte (domaine du Possible), Stéphane Morin (domaine Léonine), Mickaël Gorget (Le Temps Retrouvé)…

Tous n’ont pas un rapport direct avec la musique, et encore moins avec le punk, mais pour quelques uns des personnages du docu, le lien est évident : Stéphane Morin a par exemple baptisé une de ses cuvées « Chic et pas Cher » (titre d’une chanson d’Arno, ce punk de la chanson française…).

Être punk… ou ne pas être

Mais l’esprit punk ne se limite pas au son des guitares, et encore moins aux « jeans qu’on achète déchirés ». Le « punk marketing » existe bel et bien, mais Bruno Sauvard a volontairement écarté les vignerons aux discours rebelles « trop maîtrisés ».
« Arrêter de traiter ses vignes » en chimie dans les années 90, à contre-courant de tous ses voisins, « ça, c’est être punk », soutient Bruno Sauvard, « et même si c’est un papi à casquette qu’on appelle monsieur ».

« Le vin naturel, c’est la revendication du droit à la différence. Et globalement, le droit de s’en foutre.» Ou de s’en battre les c., comme l’ont si bien proclamé à la fois les Sex Pistols et le vigneron ligérien Pascal Simonutti (domaine le Pré Noir).
Pour son documentaire, le cinéaste s’est « immergé » pendant deux mois en août et septembre 2016, aux côtés des vignerons. « Chacun a une façon différente de voir les choses », note-t-il, mais tous se fichent de la norme.

Vinicircus : arts de rue, musique et vins naturels

Enfin, que serait un phénomène sans sa communauté de fans ? Pour les retrouver, Bruno Sauvard tournera les dernières images de son film pendant le festival Vinicircus, les 14, 15 et 16 avril à Guipel (35), en Bretagne.
Ce rendez-vous mêle depuis 14 ans un salon des vins naturels avec 75 vignerons, des arts de rue et de la musique, attirant 3000 personnes dans la campagne rennaise. Cette année, un concert d’Arno lancera le week-end. « Je n’y suis encore jamais allé, précise Bruno. Mais on m’a dit que ce salon n’était pas non plus dans la norme…»

Le festival Vinicircus se tiendra vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 avril à Guipel (35), dans la campagne rennaise.

Au programme :
– Des concerts : Arno (le vendredi soir), Didier Super (vendredi et samedi), I Wok Sounds (samedi)
– Un salon de 73 vignerons, ouvert au grand public. Entrée 7€, samedi et dimanche.
– Des repas avec les vignerons : samedi soir (le grand repas) et dimanche soir (le off).
– Des animations et spectacles : la Cie des Trois Valoches, Sébastien Barrier, Didier Super
– Des rencontres, dédicaces : Justine Saint-Lô et Fleur Godart (BD Pur Jus), l’équipe de l’appli Raisin Digital, Olivier Grosjean, Guillaume Laroche, Isabelle Saporta…

Toute la programmation, les infos pratiques et la billetterie sur www.vinicircus.com