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Le gin, spi pour citadins hédonistes et branchés

Auteur

Frédérique
Hermine

Date

13.02.2022

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Le gin est de plus en plus tendance en France. La preuve en est, l’institut d’études internationales YouGov lui a consacré une enquête spécifique* pour mieux cerner ses consommateurs.

Selon l’institut de sondages YouGov, les consommateurs de gin seraient plutôt masculins (63 % vs 47 % dans la population nationale), citadins de grandes villes (38 % vs 27%) avec une sur-représentation des 28-35 ans (38 % vs 25 %). Le gin se consomme pour moitié des personnes interrogées entre amis, pour 46% à domicile et 45 % en famille. Parmi les acheteurs faisant leurs emplettes principalement chez Monoprix, Franprix et plus surprenant chez Bio c’ Bon, des enseignes bien implantées en ville, les marques privilégiées restent Bombay Sapphire et Gordon’s qui sont d’ailleurs parmi les marques les plus vendues en volume en Grande Distribution (avec le leader Gibson’s qui n’apparait pas dans le panel YouGov). Ces consommateurs déclarent à 44 % se tenir informés par internet, 29 % par la radio et 27 % par l’affichage, ce qui semblent conforter les marques à gros volumes les plus citées. Ils avouent être très influencés par les pubs (pour un tiers) et recherchent des expériences à partager sur les réseaux sociaux (pour 36 %). Ces buveurs de genièvre apparaissent plus hédonistes et branchés que la moyenne, aimant découvrir de nouvelles boissons (pour 61 % vs 43 % de la population) et boire dans les bars (44 % vs 25 %). 36 % d’entre eux fréquentent les bars au moins une fois par semaine (vs 12 %), plus d’un tiers y dépensent entre 20 et 75 € par mois.

De plus en plus transgénérationnel

Olivier Sida, caviste du G34.3 à Paris, spécialisé dans les alcools blancs et en particulier dans les gins (300 références dont une centaine de français sur les 250 produits sur le territoire) confirme certaines conclusions comme le profil « plutôt branché et curieux, posant de nombreuses questions sur les ingrédients, les origines et les savoir-faire mais rarement fidèles, voulant toujours découvrir de nouvelles références ». Olivier Sida a aussi constaté  que le gin était toujours consommé à 90 % en gin-tonic, surtout entre amis ou collègues après le bureau mais « de plus en plus de clients de plus de 45-50 ans me disent tester souvent d’autres cocktails chez eux ‘pour changer’ ». Le gin tend ainsi à devenir transgénérationnel avec option premiumisation. Oubliés les mauvais souvenirs des soirées « gin-to » des années 80-90. Alexandre Gabriel, l’un des pionniers du gin premium avec Citadelle avoue « qu’au départ, le gin haut de gamme intéressait surtout les hédonistes et les nomades du goût mais il attire maintenant de plus en plus d’amateurs de spiritueux en quête permanente de nouveaux produits avec différentes botaniques ou de spis bios. Il faut avouer que le gin qui n’est pas encadré par une définition précise dans la législation européenne est un vrai terrain de liberté, idéal pour les amateurs curieux ».

* réalisée à partir d’un panel de 1337 consommateurs de gins