Vendredi 5 Septembre 2025
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05.09.2025
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Julien Ducruet et Valentine Fesselet ont imaginé Esprit, une distillerie de marcs des Côtes du Rhône et de Châteauneuf-du-pape mais pas seulement. La palette aromatique est vaste.
Les deux associés se sont rencontrés sur les bancs de l’école d'ingénieurs de Changins (Suisse). Julien est professeur, Valentine étudiante, l’un et l’autre se passionnent pour l’univers des spiritueux. En 2020, ils se retrouvent du côté de Châteauneuf-du-pape où la jeune œnologue officie. C’est la découverte de Guillaume, du nom d’un alambic, qui sera à l’origine de la création d’Esprit Distillation.
Ainsi se prénomment les quatre alambics des deux compères. Guillaume, conçu en 1920, attendait dans un champ qu’une bonne âme le sorte de sa léthargie et lui remette les tuyaux à neuf. Julien et Valentine seront ses parents adoptifs. Installé dans un hangar, alimenté au bois, il distille avec la fratrie marc, gin, eau de vie, whisky, fine. Vermouth à base de VDN Beaumes-de-venise et liqueurs de fruits complètent la gamme qui n’en finit pas de s’étoffer.
Les deux passionnés se consacrent pleinement à leur petite entreprise. Valentine s’éloigne de sa fonction d’œnologue au domaine Font de Michelle, un jour par semaine, pour élaborer de nouvelles recettes, produire, embouteiller, vendre. Leur rigueur en matière de qualité, leur certification bio, leurs conseils et leur assistance administrative auprès des douanes ont fait écho dans le vignoble où la redécouverte des spiritueux mêlée à un effet de mode fait fleurir de nouveaux flacons. Les domaines du Vieux Télégraphe, Mayard ou Tourbillon, entre autres, leur ont confié leurs marcs. Les demandes d’eau de vie de plantes, d’absinthe font chauffer Guillaume. « La force de nos clients réside dans leur importance commerciale. Marc et gin sont secondaires au sein de leur gamme mais ils sont vendus sans effort au caveau, sur les salons et s’offrent en cadeaux », assure Julien Ducruet. Il se réjouit : « le bouche à oreille fonctionne bien. Le chef du restaurant Le Comptoir de la Mère Germaine, à Châteauneuf-du-pape, utilise nos produits : la liqueur d’abricot dans un dessert, le whisky dans une sauce barbecue, l’absinthe avec les escargots, le rhum dans le baba ».
Leur sourcing qu’il soit local ou sélectionné apporte un supplément à la distillerie. « Pour le rhum, nous importons la mélasse bio de Cuba. Nous voulons maîtriser la fermentation. Nous essayons différentes levures, différents assemblages pour le blanc et le brun », explique Julien Ducruet. Valentine renchérit : « nous voulons faire des produits représentatifs, pas aromatisés, sans trop de sucre, qui sentent la canne à sucre. La qualité d’abord et surtout retrouver ce qu’il y a d’inscrit sur l’étiquette. Pour les fruits, les vergers de la région offrent abricots, poires, prunes, fraises. Pour les tonneaux, il en est de même. » Les associés connaissent le matériel des vignerons. De Gigondas, à Châteauneuf-du-pape, en passant par Rasteau et Sauternes, les barriques sont scrutées à la loupe avant d’envisager le vieillissement.
Rhum blanc 36€ les 50 cl
La première sensation s’ouvre sur les épices, puis arrivent la banane flambée et les fruits exotiques avec l’ananas. Une belle expression qui se retrouve en bouche.
Vente sur place le vendredi ou sur rendez-vous.
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