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Bag-in-Box : les raisons du succès

Auteur

La
rédaction

Date

23.09.2013

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Encore confidentiel il y a dix ans, le Bag-in-Box (BIB) est de plus en plus plébiscité par les consommateurs français. Un litre de vin sur trois est aujourd’hui vendu sous ce conditionnement ! Les raisons d’un succès.

Des courbes à faire pâlir un trader de Wall Street. Le Bag-in-Box (BIB) est le contenant qui monte dans le monde pourtant conservateur du vin. Aujourd’hui, un litre sur trois (hors effervescents) commercialisé en grande surface (de loin le créneau de vente dominant en France) l’est dans ces boîtes cartonnées et multicolores qui attirent l’œil sur les linéaires ou chez les cavistes. Ce n’était presque rien il y a dix ans. La contenance de 3 litres en est le cheval de bataille, l’équivalent de quatre bouteilles de 75 cl.

« Les raisons du succès ? Les atouts pratiques du BIB », clament en chœur les époux girondins Jean-Paul et Sophie Lafage, pionniers en la matière depuis la création en 1997 de leur société Sopardis. « Le BIB est l’antigaspillage : une fois ouvert et le premier verre servi, il peut se garder des semaines. » C’est aussi la liberté de choix : si madame préfère le rosé, et monsieur le blanc, le couple ouvrira simultanément deux BIB et les conservera dans la porte du réfrigérateur. Sans oublier l’intérêt pour les accords à table : blanc sec en entrée, rouge avec le poulet et gâterie en dessert via un monbazillac. C’est alors comme disposer d’une cave à la maison, à tout moment.

L’argumentaire est rodé, et, dans les esprits, le parallèle avec la traditionnelle bouteille de 75 cl est automatique. Pourquoi en ouvrir une ce soir alors que je n’ai envie que d’un verre ? Je suis le seul à aimer le liquoreux parmi mes amis, ouvrir une bouteille serait peut-être « gâcher » même si elle peut être terminée un ou deux jours plus tard… Au barbecue, chez les parents, le rosé est traditionnellement servi en magnum, ce n’est pas mon vin préféré… Autant de remarques souvent entendues.

Le même vin qu’en bouteille

Après l’amphore, le tonneau et la bouteille en verre, le BIB marquera-t-il l’histoire ? « C’est déjà le cas, et il est l’avenir. La technique est maîtrisée, le client peut avoir confiance », complète Stéphane Boutiton, qui suit la qualité chez les vignerons fournisseurs de Sopardis, et qui propose une quarantaine de références via sa collection Verre après verre, lancée en 2000.

La société écoule 200 000 BIB par an en grande distribution, chez les restaurateurs et à l’export. Des vins à découvrir aussi chez Vinomania : à la fois bar à vins, restaurant et showroom que les Lafage exploitent avec leur fille à Cenon, aux portes de Bordeaux. « Évidemment que la poche ne donne aucun goût au vin ! Qui dirait qu’une bouteille en plastique en transmet à l’eau, ou son emballage au jambon ? » veut déminer Jean-Paul Lafage, pour convaincre encore.

« On retrouve les mêmes vins de producteurs, de négociants ou de coopératives dans les bouteilles et dans les BIB. C’est juste une affaire de contenant », note un expert. Manifestement, les amateurs adhèrent, alors que les professionnels se montraient plus réservés jadis. Il y a dix ans, le Bordelais envisageait d’interdire le BIB aux vins d’AOC… Difficile d’être moins visionnaire.

L’essentiel des vins proposés en BIB sont des indications géographiques protégées (ex-vins de pays) mais on trouve aussi nombre d’AOC. Le prix moyen du litre, tous vins confondus, est à 2, 40 € dans les linéaires de l’Hexagone.

César Compadre (source)