Lundi 2 Décembre 2024
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25.10.2022
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Ce deuxième cru classé en 1855, appartenant à la famille Tari-Heeter, vient d’être repris en fermage par Terres bordelaises, une filiale du groupe Les Grands Chais de France appartenant à la « Famille Helfrich ».
La Château Nairac bénéficiera désormais des compétences acquises ces dernières années par le vinificateur qu’est devenu au fil du temps les Grands chais de France. Jean-Marc Dulong, le représentant de la Famille Helfrich, explique : « c’est un acte de foi que de reprendre un château en Sauternais. Un engagement vis-à-vis de cette région dynamique, tout en ne perdant pas de vue le besoin d’équilibrer nos comptes ».
Les Grands Chais de France ont déjà une expérience en vinification de raisins botrytisés puisqu'ils possèdent depuis 2018, le château Bastor-Lamontagne sur la commune voisine de Preignac, en appellation Sauternes, mais aussi une perle en appellation Bonnezeaux (Maine et Loire) avec le château de Fesles. « Nous sommes un peu plus à l’aise sur la vinification des raisins botrytisés » se plait à dire Jean-Marc Dulong. Mme Tari-Heeter la propriétaire de Nairac depuis 1971, « recherchait une compétence sur laquelle elle pouvait s’appuyer sur le long terme ». Et puis Bastor-Lamontagne est certifié bio depuis 2016 et Nairac a vécu, en 2022, sa première année de conversion. Autant d’arguments qui l’ont convaincue de confier Nairac à la Famille Helfrich, pour un bail à ferme de 25 ans.
Une notoriété intacte dans un Sauternais qui a du potentiel
Cette volonté de reprendre en fermage Nairac s’appuie sur d’autres arguments. « Le Sauternais est sans doute la région du bordelais qui a la plus belle authenticité du bordelais. Elle a un potentiel touristique important ». C’est ainsi que depuis quelques années, des investisseurs sont venus, par conviction et avec sincérité : ils croient à ce beau produit qu’est le Sauternes et au potentiel touristique du lieu qui transforme tout visiteur en ambassadeur des châteaux dont la notoriété reste intacte. Nairac est de ceux-là. « C’est une très belle marque qu’on va remettre dans le réseau de distribution de la place de Bordeaux. On va le replacer au milieu de la table » affirme Jean-Marc Dulong.
Le projet pour Nairac
« 17 ha dont 10 seront replantés sur cinq ans. On restera autour de 96 % de sémillon et on mettra du sauvignon sur le calcaire de Barsac qui apporte de la fraîcheur au vin » complète Jean-Marc Dulong. Une climatisation vient d’être mise dans le chai d’élevage (qui a un vrai cachet). Mais surtout « le chai de vinification sera modernisé et adapté aux vinifications de liquoreux ». Il s’agira d’ajuster le nombre et les capacités des contenants aux parcellaires et aux nombreuses tries (plusieurs passages sur une même parcelle), afin d’avoir des lots plus nombreux, reflétant la diversité de la production, en vue des assemblages. Mais attention, avec Bastor-Lamontagne et Nairac : « on conservera les deux styles de vin. On maintiendra les identités et le style de chaque vin » précise Jean-Marc Dulong.
Le style de Nairac
Deux vins sur deux beaux millésimes le caractérisent.
Nairac 2010
Nez de cire d’abeille, miel, safran, abricot sec. L’attaque en bouche est très nette, franche, sur l’ananas rôti et révèle cette liqueur très bien dosée qui est le dénominateur de tous les millésimes. Très discrètement mentholé. Finale persistante. De la finesse et de l’élasticité : pas de lourdeur surtout. Encore de la fraicheur, malgré ses 12 années. Distingué et élégant. Très équilibré et fin.
Nairac 2015
Château Nairac 2015. Notes de fruits exotiques, aromes de compote de mirabelle légèrement safrané. Bouche distinguée, fluide, sur la finesse. Des saveurs de fruits confits. Une liqueur modérée et équilibrée par la fraîcheur. Elégant et fin également.
« La famille Helfrich est consciente de prendre la responsabilité d’un cru classé » conclut Jean-Marc Dulong. Comme chacun des domaines qu’elle a achetés ou pris en fermage, il faut s’attendre à une montée en puissance.
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