Samedi 12 Octobre 2024
(photo JM Brouard)
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Date
21.10.2020
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Voilà 4 décennies que des producteurs bourguignons ont décidé d’unir leurs forces pour pouvoir être plus forts commercialement. Aujourd’hui, la diversité de domaines qui compose ce groupement en fait un exemple particulièrement intéressant à suivre.
Dans un monde idéal, il y aurait des vignerons et des vigneronnes qui pourraient passer tout leur temps à faire ce qu’ils aiment et qu’ils connaissent le mieux : s’occuper de leurs vignes et de leurs vins en cave. Mais une fois les bouteilles produites, ces dernières ne se vendent pas par l’opération du Saint-Esprit… Viennent alors les permanences au caveau de dégustation-vente, la présence sur des salons particuliers ou professionnels, la recherche d’agents commerciaux, l’ouverture de marchés à l’export. Bien évidemment, tout cela en complément de la gestion de la comptabilité, des finances des domaines, des ressources humaines (notamment pendant les vendanges, enjeu désormais particulièrement sensible)… En somme, le vigneron moderne ressemble théoriquement à Shiva. Sauf qu’à la différence de cette divinité, il n’a guère que 2 bras. C’est avec ce même constat que 11 entités bourguignonnes ont eu une intuition géniale en 1981. Celle de créer un groupement de moyens afin de pouvoir déléguer la gestion de toutes les tâches connexes à la production de vin à une équipe dédiée. Une grosse dizaine de personnes assure ainsi aujourd’hui la vie des bouteilles de vin de leur sortie des domaines partenaires jusqu’à leur commercialisation, logistique évidemment incluse. Parmi ces membres fondateurs, surtout des caves particulières mais aussi les vignerons de Mancey, structure coopérative regroupant 60 adhérents. Le modèle est donc fédérateur et plus que jamais moderne.
Un modèle hybride, une offre complète
Bourgogne de Vigne en Verre (BVV) fait éclater la dichotomie classique entre domaine particulier et grande cave coopérative, tout en conservant le meilleur des deux mondes. Chacun demeure indépendant dans son travail au quotidien, dans la production de ses cuvées, dans l’expression de son terroir. Mais ensuite, les moyens sont mutualisés, garantissant leur optimisation et une sérénité bienvenue pour les 35 partenaires. Avec en outre, un avantage déterminant sur le marché français ou à l’international, celui de couvrir toute la grande Bourgogne viticole, du chablisien jusqu’au Beaujolais. Une aubaine pour les professionnels, notamment les cavistes ou les importateurs qui ne gèrent ainsi qu’un interlocuteur unique. Évidemment, la différenciation de BVV se fait aussi et avant tout par la qualité. Qu’il s’agisse du domaine Edmond Cornu & Fils ou Bitouzet-Prieur en Côte de Beaune, Georges Lignier en Côte de Nuits ou bien encore le domaine de la Feuillarde dans le Mâconnais, les vins affichent des personnalités fidèles à l’unicité de leur terroir. Et aujourd’hui, une nouvelle génération arrive pour perpétuer cet héritage unique. C’est le cas par exemple de Jonathan Brunot qui a brillamment repris le domaine Chofflet-Valdenaire à Givry (renommé domaine Chofflet) qui appartenait à ses beaux-parents. Une viticulture et une vinification repensées ont permis aux vins de gagner encore en précision. Des vins à suivre de près dans les années à venir. Preuve, une fois de plus, de l’intérêt d’un modèle comme BVV qui a permis à un jeune vigneron de concentrer toute son énergie sur l’essentiel : produire les meilleurs vins possibles.
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