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Bourgogne : une récolte historiquement faible en volume

Auteur

Laurent
Gotti

Date

19.12.2019

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La Bourgogne a malheureusement renoué avec des récoltes peu généreuses en 2019. Les estimations du millésime sont revues à la baisse et ne dépassent pas 1,2 million d’hectolitres. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible.

« La récolte produite à Chablis s’avère moins importante qu’estimée. Il nous faut des outils pour lisser ces effets de volumes », expliquait François Labet, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, le 17 décembre dernier à Beaune.

Les vignerons bourguignons n’ont pas pires ennemis que le gel de printemps et un été caniculaire. C’est ce que confirme ce millésime 2019. Moins 1,2 million d’hectolitres aurait été produit. Il faut remonter à 2003 pour trouver un volume aussi faible. Là aussi le mois d’avril avait été marqué par un épisode de gel, on l’a oublié depuis, et un thermomètre flirtant plusieurs jours avec les 40 degrés.

C’est le Mâconnais qui a payé le plus lourd tribut au gel avec des rendements particulièrement faibles dans certaines parcelles. A l’extrémité nord, l’Yonne a été notoirement déficitaire en eau avec seulement la moitié des précipitations par rapport à la moyenne de 1980 à 2010.

S’y est ajoutée une floraison compliquée que d’aucun expliquent par la générosité de la vigne en 2018.
Une nouvelle petite récolte dans une décennie qui en a compté beaucoup. L’Interprofession bourguignonne est en cours d’élaboration de son plan d’action 2025. La question de l’adaptation au changement climatique figure parmi les objectifs prioritaires. L’étude de nouvelles techniques culturales est au programme ; mais aussi, et c’est pour le moins iconoclaste, la diversification du matériel végétal sans « se focaliser sur le pinot noir et le chardonnay », les deux cépages pourtant largement majoritaires dans la région…

En attendant, le millésime 2019 est prometteur en qualité mais n’annonce pas de baisses des prix… La demande reste soutenue même si les nuages se sont accumulés dans le ciel des exportations (guerre commerciale avec les États-Unis, Brexit, mouvement politique à Hong-Kong).