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Bourgogne : vers -50% de récolte en 2021

Auteur

Clément
L'Hôte

Date

05.10.2021

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Les perspectives sont encore plus sombres pour les blancs de Chablis, de la Côte de Beaune et de Mâcon, tandis que la Côte de Nuits s’en sort un peu mieux.

Les vendanges sont pratiquement terminées en Bourgogne et la région se dirige vers une demi-récolte, « la plus faible de l’histoire contemporaine », a annoncé le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) mardi 5 octobre 2021. D’après les estimations, les volumes de 2021 sont en baisse d’environ 50% par rapport à la moyenne. « On a beaucoup parlé de la pluviométrie et de la pression de l’oïdium et du mildiou, mais nous sommes habitués à cela en Bourgogne », a précisé François Labet, président délégué du BIVB. Ces maladies ont finalement fait peu de dégâts, et les pertes de récoltes ont essentiellement eu lieu les 6, 7 et 8 avril. « Trois journées de gel qui ont fait des dégâts [des bourgeons grillés, ndlr] qu’on n'a jamais pu rattraper. »

« On ne pourra pas garder le rythme de commercialisation »

Les chardonnays de Chablis, Beaune et Mâcon ont été bien plus touchés que les rouges, notamment en Côte de Nuits. « Quelques zones ont aussi subi la grêle, qui a détruit le peu de récolte restant». Une partie du Mâconnais – et notamment les Pouilly-Fuissé - fait partie de ces zones doublement sinistrées.

Les vignerons ont donc vécu une saison 2021 « particulièrement usante », avec, à la clef, une situation paradoxale : «les vins de Bourgogne se vendent très bien aujourd’hui, et nous dépassons actuellement les résultats d’avant Covid », remarque Frédéric Drouhin, président du BIVB. «Mais les faibles rendements de 2021 ne nous permettront pas de garder ce rythme de commercialisation. Ou alors nous n’aurons plus de vin à vendre en 2023. » Objectif : « lisser les stocks jusqu’à la commercialisation du millésime 2022 ».


La qualité au rendez-vous

La question des prix se pose désormais. « En 2016, autre année de gel, ils ne se sont pas envolés », rappelle François Labet. « Je pense qu’il en sera de même cette année. Personne n’a envie de perdre des marchés ». L’annus horribilis vécue par les vignerons de Bourgogne apporte finalement une seule bonne nouvelle : celle de la qualité. Les vins sont pour la plupart en cave, et «on revient à un millésime typiquement bourguignon, avec des degrés potentiels raisonnables et de la fraîcheur », se réjouit François Labet. « On a déjà de très jolies choses sur les blancs. Quant aux rouges, ils présentent pour l’instant un profil fruité et agréable, dans la droite ligne des 2014. Ce que nous, les professionnels, aimons bien. »