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Château Haut-Bailly : avec la famille Wilmers, 25 ans d’excellence

Ci-dessus : Véronique Sanders et Chris Wilmers.

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

19.09.2023

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La famille Wilmers vient de célébrer le 25ème anniversaire de l'acquisition du château Haut-Bailly par Robert G. Wilmers et son épouse Elisabeth, en 1998. En un quart de siècle, ces propriétaires américains ont su hisser ce Cru Classé de Graves au sommet de l'excellence. Entretien avec Chris Wilmers, président du conseil de surveillance de la propriété, au côté de la directrice générale Véronique Sanders.

Que représente pour vous ce 25ème anniversaire de la famille Wilmers à la tête de Haut-Bailly ?
Chris Wilmers : Nous sommes heureux et enthousiastes à l'idée de cette célébration, pour laquelle nous avons organisé une belle soirée - avec notamment un concert exceptionnel de la violoncelliste Camille Thomas et du pianiste Julien Brocal. En 25 ans nous avons accompli beaucoup de progrès, il y a eu un certain nombre d'accomplissements qui représentent une véritable réussite franco-américaine. Haut-Bailly est une aventure humaine avant tout, nous avons voulu construire ce succès autour d'une équipe, autour de femmes et hommes engagés, dont Véronique Sanders est la figure de proue. Nous sommes très fiers de ce qui a été accompli au long de toutes ces années mais ce n'est en aucun cas un aboutissement, nous voulons continuer d'aller de l'avant et maintenir Haut-Bailly au sommet.

Quel a été le challenge le plus difficile, ou le plus intimidant, lorsque vous avez succédé à votre père Bob Wilmers, suite à son décès en 2017 ?
Chris Wilmers : Pour mon père, Haut-Bailly était bien plus qu'un investissement, c'était une véritable passion, un projet qui lui tenait totalement à cœur, et je partage cela avec lui. Nous avons passé de nombreuses années ensemble ici, dans le vignoble, à déguster les vins, à parler de la façon de continuer de sublimer ce grand terroir, de mettre encore mieux les vins en avant... Mon rôle est de m'inscrire dans la continuité de ce qu'il a accompli et de maintenir cette belle dynamique, en pensant constamment à là où nous voulons amener Haut-Bailly dans le futur.
Véronique Sanders : Je me permets d'ajouter que Chris a les mêmes qualités que son père, leur meilleur atout est de savoir poser - et se poser - les bonnes questions. Il incarne aujourd'hui et demain, en apportant les interrogations propres à sa génération, notamment environnementales.

Quel est, pour vous, le plus bel accomplissement de ces 25 dernières années ?
Chris Wilmers : Le plus bel accomplissement reste le vin. Haut-Bailly bénéficie d'un terroir magnifique et a toujours produit de grands vins, mais ce que nous avons sans doute réussi de mieux a été de respecter l'identité du lieu en allant vers toujours plus de qualité, de régularité et de précision dans les vins. Nous sommes attentifs à chaque détail de la vigne au chai, ce qui nous permet d'élever sans cesse notre niveau. Pour y parvenir nous nous appuyons d'abord sur de l'humain, et ensuite sur des investissements, techniques, architecturaux. Il y a beaucoup de paramètres que nous ne pouvons contrôler, comme le changement climatique, mais notre force demain sera de savoir nous y adapter au mieux pour que Haut-Bailly reste Haut-Bailly.
Véronique Sanders : Nous avons réussi à conserver notre âme, notre style, tout en nous réinventant chaque année, et ce n'est pas le moindre des accomplissements de la famille Wilmers.

Vous êtes certainement conscient de la place particulière que Haut-Bailly occupe dans le cœur et dans l'imaginaire de tous les amateurs de grands vins. Comment fait-on pour maintenir cette aura, cette reconnaissance ?
Chris Wilmers : Il faut rester mobile, constamment observer notre terroir, les conditions extérieures, anticiper, maintenir des connexions aussi avec nos consommateurs, mieux les connaître, être attentif à leurs retours, pour mieux fédérer autour de nos vins. C'est aussi une relation de confiance avec la Place de Bordeaux et sa capacité à porter Haut-Bailly à travers le monde. On doit toujours se demander comment faire mieux, apprendre sans cesse, et toujours penser à celui ou celle qui ouvrira la bouteille au bout de la chaîne.
Véronique Sanders : tout part du terroir et du respect de ce dernier. Tout ce que l'on fait à Haut-Bailly est réfléchi, s'appuie sur une approche scientifique et environnementale pour sublimer ce lieu sans le dénaturer, s'adapter aux enjeux climatiques et environnementaux tout en apportant de l'innovation (nous avons récemment introduit notre premier robot dans les vignes). Nous sommes très attachés à la philosophie japonaise du Kaizen, qui repose sur le changement par l'amélioration : comment peut-on toujours s'améliorer, à toutes les strates ? Un grand chemin a été parcouru en 25 ans, à nous de nous projeter sur les 25 prochaines années, a minima. J'ajouterai que nous avons la chance, dans un contexte quelquefois difficile pour la filière vin, de toucher une communauté de grands amateurs qui n'a cessé de s'agrandir au fil des ans. Nous nous adressons aussi à tous les amateurs de demain, notamment via les clubs de dégustation des grandes écoles et universités. Voilà qui est rassurant pour l'avenir.

L'une des plus belles réalisations récentes est le nouveau chai que vous avez inauguré en 2021. Avez-vous d'autres projets de la même ambition pour les années à venir ?
Chris Wilmers : Nous sommes déjà sur de nouveaux travaux qui consistent à convertir l'ancien chai en lieu de réception pour des dégustations, des dîners à la propriété... Nous voulons proposer à nos acheteurs une expérience totale à Haut-Bailly, et nous espérons que ce sera aussi surprenant que le chai - d'ailleurs nous avons fait appel au même architecte. Nous pourrons en dire un peu plus dans quelques mois...

De gauche à droite : Guillaume de Wouters, Charlotte de Coupigny, Elisabeth Wilmers, Juliette Chevalier, Camille de Wouters, Chris Wilmers