Accueil Côtes-du-Rhône : « Nous devons travailler sur les profils de nos vins »

Côtes-du-Rhône : « Nous devons travailler sur les profils de nos vins »

Auteur

Chantal
Sarrazin

Date

12.01.2021

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Denis Guthmuller a été élu à la présidence du syndicat général des vignerons des Côtes-du-Rhône le 15 décembre dernier. Ce vigneron, qui exploite son vignoble de Sainte-Cécile-les-Vignes (84) en bio, a fixé une série de priorités pour les années à venir. Entretien.

Vous prenez la présidence du syndicat général des vignerons des côtes-du-rhône dans un contexte difficile, quelle est la situation du vignoble à date ?
Comme tous les vignobles, nous subissons les conséquences de la crise sanitaire actuelle. Mais la situation est moins catastrophique que ce que l’on pouvait craindre. Les ventes des côtes-du-rhône affichent, en effet, un recul limité de -6% en volume. Ce chiffre masque cependant des disparités. Nos tirons notre épingle du jeu en grande distribution ainsi que dans certains pays à l’export. Les choses sont plus compliquées pour les vignerons qui commercialisent leur production auprès des restaurants, des cavistes et de la clientèle particulière.

Quels sont les atouts des côtes-du-rhône pour faire face à cette crise ?
Par chance, nos vins plaisent aux consommateurs d’aujourd’hui. Notre cépage phare le grenache associée à la syrah et au mourvèdre donne des vins plaisants et gourmands. Cela étant, nous devons encore coller davantage à la demande du marché. Nous allons faire en sorte de travailler davantage sur des profils de vin adaptés à la demande consommateur. Nous allons faire ce travail pour les trois couleurs, rouge, blanc et rosé.

Ceci suppose que le vignoble soit également compétitif…
Effectivement ! Il est impératif de conserver notre potentiel de production. Il en va de la rentabilité des exploitations. Notre vignoble est particulièrement sensible au changement climatique. Les épisodes de sécheresse se répètent et durent plus longtemps qu’autrefois ce qui pénalise nos rendements. Nous allons donc recenser l’ensemble des pratiques culturales qui permet de limiter ces effets. Il nous faut aussi soutenir les projets d’irrigation collective qui se mettent en place dans notre région.

Vous souhaitez également accélérer la transition environnementale des côtes-du-rhône, de quelle manière ?
D’ores et déjà, nous avons engagé collectivement notre vignoble dans la certification haute valeur environnementale (HVE) et nous avons adopté une charte paysagère pour favoriser et mettre en place les bonnes pratiques en faveur de la préservation de l’environnement. Le bio gagne également du terrain au sein de notre aire d’appellation. Nous devons aller plus loin en mettant en place un système qui permettent à nos vignerons de partager leur retour d’expérience et de trouver des réponses aux questions qu’ils se posent près de chez eux. Nos équipes vont également initier ce chantier.