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Derenoncourt Environnement : « accompagner vers une viticulture durable »

Ci-dessus : Stéphane Derenoncourt et Pauline Lagarde.

Auteur

Mathieu
Doumenge

Date

29.07.2020

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Conscients des nouvelles attentes des vignerons en matière de bonnes pratiques environnementales et de biodiversité, le consultant Stéphane Derenoncourt et son équipe viennent de lancer un nouveau service, Derenoncourt Environnement, pour apporter des solutions personnalisées aux propriétés.

Fort d’une expérience de plus de 25 ans en tant que consultant (140 clients aujourd’hui, dont 80 à Bordeaux) et vigneron au Domaine de l’A, sa propriété de 12 hectares en appellation Castillon-Côte-de-Bordeaux actuellement en conversion bio et conduite selon des principes de biodynamie, Stéphane Derenoncourt a décidé d’aller plus loin en lançant tout récemment, en parallèle du travail de conseil mené avec son équipe de Derenoncourt Consultants, un nouveau pôle baptisé Derenoncourt Environnement. Son objectif : accompagner les propriétés viticoles dans une meilleure connaissance de leur environnement, de leurs sols, et des chemins de viticulture durable qui s’offrent à elles. Cette activité, indépendante et complémentaire de celle de Derenoncourt Consultants (elle recoupera parfois les mêmes clients, parfois non) vise avant tout à poser des diagnostics et orienter les vignerons vers des solutions personnalisées. « Un premier pas a été franchi lorsque nous avons créé notre pôle phyto en 2015, pour accompagner les propriétés sur la question des traitements », explique Stéphane Derenoncourt. « C’est un sujet sur lequel, jusque-là, nous n’intervenions pas et nous avons senti, face à la montée en puissance des questions environnementales et sanitaires, qu’il fallait que l’on aille sur ce terrain ». Il développe : « nous avons créé Derenoncourt Environnement pour proposer aux propriétés qui le souhaitent un audit global, de leur biodiversité, de leurs sols, de leur vignoble, et leur donner les clés pour trouver les bonnes pratiques qui leur correspondent, sans dogmatisme. Nous vivons dans un monde rempli de spécialistes, d’écoles, de chapelles. Nous préférons être pragmatiques et coller au terrain ».

Connaître son écosystème

S’il n’entend pas obligatoirement pousser les futurs clients de Derenoncourt Environnement vers une conversion en bio, Stéphane Derenoncourt a bien conscience des attentes sociétales qui entourent aujourd’hui ce label. « Même moi dans ma propre propriété, que je conduis en biodynamie depuis vingt ans, j’ai dû franchir le pas de la certification, car il y a une vraie demande de transparence et de lisibilité de la part des consommateurs. Il serait malhonnête de ne pas reconnaître qu’aujourd’hui, le bio est une étape nécessaire, qui va être de plus en plus prioritaire. Pour autant, en tant que consultant, je n’impose rien, et je cherche à apporter aux propriétés que nous accompagnons les solutions les mieux adaptées. C’est particulièrement vrai dans le Bordelais, où la combinaison entre réchauffement climatique et climat océanique assez humide, ajouté aux effets d’une monoculture trop importante, peut constituer un véritable casse-tête. La priorité désormais, c’est de bien connaître son écosystème. C’est ici que nous intervenons. »

Pour piloter ce nouveau pôle Derenoncourt Environnement, Stéphane a fait appel à Pauline Lagarde, ingénieure agronome formée à Angers, et qui a fait ses classes dans différents vignobles français avant de rejoindre l’équipe Derenoncourt en 2016. « Ma première mission était d’accompagner les conversions en bio et biodynamie », explique Pauline. « Mais en mettant le nez là-dedans, j’ai réalisé que cela soulevait des questions plus globales, d’écosystème, de vie des sols, de faune, de flore, et que la performance d’une exploitation viticole tenait à tous ces équilibres ». Pendant deux ans, Pauline a opéré un énorme travail de récupération de données sur la qualité biologique des sols que sur la biodiversité. Ce qui a permis d’articuler l’offre de Derenoncourt Environnement sur trois axes forts :
• Soins aux équilibres des sols, par les voies de fertilisation et de structuration physique des sols
• Agriculture Biologique et/ou Biodynamique par l’aide à la conversion AB et Biodynamie ou l’accompagnement de domaines d’ores et déjà convertis.
• Maitrise, optimisation et usages de la Biodiversité agricole, par les recensements faunistiques et floristiques, leur amélioration quantitative et qualitative, par la création d’écosystèmes vertueux.

Une approche à la carte

Accompagnée de Stella Delmond, Pauline Lagarde entend proposer aux vignerons une approche « à la carte » sur ces trois axes de progrès, « en étant attentifs à leur situation et à leurs attentes. Le travail sur les sols peut se faire dans le cadre d’une viticulture conventionnelle, on n’est ni clivant ni bloqué sur un label. Pour autant, il est clair que nous avons une vision assez bio. Aujourd’hui c’est un courant fort et une attente réelle, des professionnels comme de la société. Bordeaux était en retard, mais la machine s’est enclenchée et il y a un vrai mouvement de fond. Faire du bio à Bordeaux, malgré le climat océanique, la pression mildiou, les restrictions liées à l’usage du cuivre, ce n’est pas simple mais c’est possible. Cela demande un investissement humain, technique, financier, mais c’est tout à fait possible. Et encore une fois, ce n’est que l’un des volets que nous abordons au sein de Derenoncourt Environnement ».

La biodiversité est aujourd’hui une préoccupation majeure dans un contexte viticole où la monoculture a depuis trop longtemps dominé le paysage, à Bordeaux comme ailleurs. « Il faut aujourd’hui que les propriétés viticoles reconstituent leur biodiversité », explique Pauline Lagarde. « Beaucoup d’entre elles ont des espaces vides, qu’il faut exploiter avec des essences qui favorisent le retour des insectes, des oiseaux, en s’appuyant sur une solide observation des saisons et des sites ». Ainsi, il faut un audit d’une année entière pour évaluer réellement la biodiversité d’un vignoble. Et Pauline Lagarde de conclure : « ces dernières années, on a senti une grande prise de conscience environnementale dans le monde du vin. Les premiers partenariats de Derenoncourt Environnement débutent, mais on ça que ça bouillonne, à Bordeaux et en dehors. »

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