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Domaine Jean Fery : le réveil d’une belle endormie

©JM Brouard

Auteur

Jean-Michel
Brouard

Date

20.11.2023

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Ce Domaine historique de Bourgogne est resté plutôt hors des radars. Mais le patrimoine de vignes est exceptionnel et les objectifs sont ambitieux pour redonner tout son lustre à ce domaine familial.

Si le domaine Jean Fery est installé à Echevronne dans les Hautes Côtes, « l’arrière-côte » comme aiment l’appeler les Bourguignons, c’est que son histoire commence là-haut, dans ces paysages superbes et vallonnés bien plus séduisants que ceux de Côtes de Nuits et Côtes de Beaune. A l’époque, l’arrière-grand-père de Laurent et Frédéric Fery, 4ème génération aujourd’hui à la tête du domaine, se lance avec succès dans le commerce des petits fruits rouges. C’est lui qui achètera les premières vignes qui seront largement développées par ses enfants. Mais la figure la plus marquante sera celle de Jean-Louis, le père de Frédéric et Laurent qui investira une partie de sa fortune d’entrepreneur dans l’achat de vignes dans de très prestigieuses appellations. C’est ainsi que des 7 ha à son arrivée en 1989, le patrimoine viticole est passé a environ 33 ha aujourd’hui, au gré également de rachat de vignes d’une autre partie de la famille. Ce n’est pas moins d’une vingtaine d’appellations qui sont aujourd’hui vinifiées : Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, Vougeot, Vosne-Romanée, Nuits-Saint-Georges, Pernand-Vergelesses, Savigny-lès-Beaune, Meursault, Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet, Corton grand cru… de quoi avoir le tournis ! Toutefois, jusqu’à présent, la notoriété de ce domaine n’était pas très importante, les vins étant plutôt produits de manière traditionnelle et relativement standardisée. Il fallait donc donner une impulsion nouvelle.

Franchir l’Everest
Après plusieurs années à la direction technique du domaine, Laurence Danel a laissé sa place en début d’année à François Lécaillon. Passé par de belles maisons, notamment 4 ans au domaine de la Vougeraie puis 4 ans au domaine Armand Heitz, c’est avec beaucoup d’enthousiasme qu’il a accepté de relever le défi de la marche vers une plus grande qualité, confiant avec lucidité à Laurent : « on va monter l’Everest ensemble ». De nombreux chantiers devaient en effet être menés, qu’il s’agisse d’une réflexion sur l’enherbement des vignes, sur les rendements, sur les parcours de vinification jusqu’ici trop normés et peu individualisés. En seulement 6 mois, François s’est relevé les manches en repensant déjà l’organisation de la cuverie pour pouvoir renforcer l’approche parcellaire. Les contenants utilisés pour les élevages sont aussi repensés, les amphores en grès prenant doucement une part un peu plus importante. Les vins aujourd’hui plaisants, comme le Bourgogne Hautes Cotes de Beaune blanc, le Givry blanc ou bien encore le Sévigny les Beaune Sous la Cabotte rouge, vont pouvoir ainsi gagner en précision et en définition. L’ambition est là, l’énergie déployée par François est palpable avec des changements déjà mis en œuvre par exemple en intégrant davantage de vendanges entières en 2023 sur le Hauts Cotes de Nuits village Le Clos de Magny, terroir de grande qualité qui pourrait bien devenir l’un des fers de lance du domaine. A l’image du Savigny les Beaune 1er cru les Vergelesses blanc.

Affaire à suivre donc.