Accueil [EXCLUSIF] Daumas Gassac à cheval

Auteur

Sylvie
Tonnaire

Date

27.01.2017

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A deux jours du coup d’envoi du salon professionnel Vinisud, escale dans les vignes du Mas de Daumas Gassac, où les fils d’Aimé Guibert mettent en œuvre une viticulture respectueuse de l’environnement… Dernière décision : revenir au travail des sols à cheval.

« On cherche toujours à protéger nos vignes, ça commence par la taille sur laquelle nous menons une recherche poussée, et ça continue avec le travail des sols au cheval que notre frère Gaël démarre, avec la complicité de Benoit Braujou, sur quatre hectares de nos plus vieilles vignes que nous considérons comme un conservatoire végétal de notre patrimoine ». Roman et Basile Guibert parlent d’une seule voix et avec le même enthousiasme de cette année qui commence et qui célèbrera le quarantième millésime du Mas de Daumas Gassac, domaine emblématique du Languedoc.

« Nous, enfants, on faisait des cabanes partout, alors pas question de mettre de la chimie, il n’y en a jamais eu dans la vallée du Gassac, et maintenant, on est les plus gros consommateurs de nos vins… » sourit Basile pour énoncer son meilleur argument justifiant l’absence de certification bio. Daumas n’en a pas besoin, par contre, une équipe est dédiée à l’accueil des 10 000 visiteurs annuels auxquels il faut expliquer toute la démarche culturale, sans produits chimiques, et maintenant le labour au cheval pour éviter le tassement des sols.

Les quatre frères Guibert (Gaël, Samuel, Basile et Roman) sont sur tous les fronts, investissent dans la recherche, la culture, de nouveaux outils dont un nouveau pressoir, avec l’ambition de porter très haut le bel héritage de leur père, Aimé, disparu le 16 mai dernier.

2015, le millésime rapté

Comme chaque année, début 2016, le millésime en gestation a été proposé en primeur. « On a eu 40% de demandes en plus ; 2015, en rouge, a été épuisé avant la fin de notre campagne primeur. C’est rassurant car nous n’avons pas fait de concession sur notre style. Notre vin est à garder, au moins 5 à 6 ans. C’est aussi une preuve pour nous que papa a inspiré au-delà du vin ». Roman et ses frères y voient un encouragement fort à ne rien lâcher, y compris sur la gamme Moulin de Gassac élaborée en partenariat avec la coopérative de Villeveyrac. « Notre ingénieur agronome est basé là-bas et supervise la sélection parcellaire, le déclenchement de la vendange, les vinifications, c’est notre zone de créativité, avec des volumes qui restent modestes sur chaque cuvée mais pèsent au final quelque deux millions de cols et représentent 80% des ventes en Asie ».

2016, exercice de précision

La première semaine de septembre a été la plus chaude de l’été ! Tout était mûr en même temps et les 50 vendangeurs ont commencé par les blancs, alors que le rosé démarrait habituellement cette longue période de cueillette menée tambour battant : dix jours cette année, record battu.
Dégusté au domaine en brut de cuve (un tiers) et barrique (deux tiers), ce millésime technique, bien dense en couleur comme à son habitude, offre un nez sur l’extrait de cassis avec une typicité cabernet-sauvignon de grande classe, une bouche à l’acidité bien campée, des tanins grenus mais déliés. Le plein d’avenir et de promesses.

Les professionnels retrouveront Daumas Gassac à Vinisud, où seront présentés entre autres les millésimes 2013 et 2006.