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La vente de la cave de Matignon rapporte plus de 173 000 euros

Auteur

La
rédaction

Date

09.12.2013

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La vente aux enchères de 1400 bouteilles de la cave de Matignon vendredi a rapporté 173 488 euros, avec notamment une bouteille de Romanée-Conti 2004 achetée par un Chinois à 10 500 euros.

Environ 10% de la cave était mise en vente à l’Hôtel Drouot. Les bouteilles portent une vignette ronde avec la date des enchères et la façade de Matignon. Les lots étaient estimés de 15 euros à 5000 euros pour une Romanée-Conti 2004, qui a finalement été adjugée à 10 500 euros.

« Le Romanée-Conti, c’est l’inaccessible, le vin le plus demandé au monde, avec seulement 6000 bouteilles produites par an », a expliqué à l’AFP l’expert de la vente, Aymeric de Clouet.

Cette bouteille a été achetée par Lishen Huang, 27 ans, qui a emporté les enchères sur plusieurs lots, dont la grande majorité des Romanée. « J’achète pour un ami en Chine, qui importe du vin », a-t-il expliqué à l’AFP. En mai, Lishen Huang était déjà reparti de la vente de la cave de l’Elysée avec de nombreux lots. « Mais là, les prix sont beaucoup plus bas », s’est-il réjoui.

Un lot de douze bouteilles de Mouton-Rothschild 2000 a lui été adjugé à 14 870 euros, par ordre d’achat, également pour le marché asiatique, a indiqué Drouot.

Si beaucoup d’enchères se sont faites par téléphone ou internet, plusieurs personnes dans la salle ont acheté des lots à moins de 200 ou 300 euros, dont des Français amateurs de vin, collectionneurs ou professionnels. Ainsi, François Vanthournout, 33 ans, qui assistait à sa première vente aux enchères, a acheté trois lots à moins de 200 euros (Volnay, Beaune et Gevrey-Chambertin). « Je suis juste amateur de vin, ce n’est pas mon métier. (…) Ça fera des cadeaux de Noël, pour mon père par exemple, qui m’a appris les bases du vin », a-t-il expliqué.

La vente a rapporté au total 173 488 euros, au-dessus de l’estimation qui était de 100 000 euros, mais bien en-dessous de la vente de l’Élysée : les 1200 bouteilles avaient rapporté près de 720 000 euros. C’était déjà un Chinois, importateur de vin, qui avait raflé les plus beaux lots. Le fruit de la vente, réalisée dans « un souci d’économies budgétaires », viendra « abonder les caisses de Matignon ».

Mais ces ventes font l’objet de critiques. Pour Thierry Desseauve, co-auteur du guide sur le vin Bettane et Desseauve, la vente est « la caricature des actions de com' », avec « un message simple : on se serre la ceinture comme les Français ». Mais pour lui, le message de la vente est surtout : « Ces vins, on s’en fiche ».

Or « on devrait être fier de ces locomotives que sont les premiers crus, ces bouteilles magiques, (…) les montrer quand on reçoit un chef d’Etat, comme des objets de collection ». Pour lui, « Matignon et l’Elysée devraient être une vitrine de l’excellence française ».