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Les déclinaisons du gamay sur granite

Auteur

Pauline
Gonnet

Date

29.10.2021

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Parce que les locaux ont coutume de dire que Lyon est arrosée par trois fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais, le cru Fleurie s’est installé ce lundi à Lyon le temps d’une journée pour en faire déguster toutes les subtilités, avec 26 vignerons présents. Une étape de plus dans le rapprochement Lyon / Beaujolais, dont la relation proche reprend après quelques années de distance.

Un cru à part

Figurant parmi les dix crus du Beaujolais (avec Saint-Amour, Chénas, Moulin-à-Vent, Juliénas, Morgon, Brouilly, Côte-de-Brouilly, Régnié et Chiroubles), le cru Fleurie est réputé particulièrement bien nommé, avec la délicatesse et les arômes floraux qui le caractérisent. Il est en effet fréquent de percevoir des arômes de pivoine, d’iris, de violette et de rose dans ces cuvées, aux côtés des notes habituelles de fruits rouges, d’épices et minérales, typiques du gamay ayant grandi sur des parcelles de granite rose, signature géologique de Fleurie, qui en est composée à 90%. Souvent doté d’une texture élégante et raffinée, aux tanins soyeux et fins, il arrive régulièrement qu’il soit ainsi présenté comme le plus féminin des crus du Beaujolais, qualificatif qui sera peut-être amené à être revu selon que l’on adhère, ou pas, à un référentiel genré.

Plus objectivement, la chapelle de la Madone caractérise cette appellation du département du Rhône, surplombant les vignes qui s’écoulent le long des coteaux sur laquelle elle est édifiée. Vignoble réparti sur 870 hectares et culminant entre 220 et 430 mètres d’altitude, il est orienté sud-est et nord-ouest. Très granitique sur les coteaux et mi-coteaux, les zones basses disposent d’un sol plus profond et comportant de l’argile, donnant une dimension plus charpentée et charnue aux vins qui en sont issus.

Revue de dégustation

Ainsi l’on retrouve à la fois une belle homogénéité sur les cuvées de Fleurie, notamment sur les marqueurs aromatiques, mais également une personnalité qui lui sera propre, due aussi bien à sa/ses parcelle(s) d’origine qu’à la patte du / de la vigneron(ne), sans oublier le millésime. Souvent présentés en dégustation, les millésimes 2019 et 2020 démontrent bien l’impact d’un millésime solaire (2020), rendant les tanins du gamay plus prononcés, tandis que la finesse tend à se révéler sur les millésimes plus équilibrés au niveau climatique.

Dans la famille des vins croquants, tendus et fins, concentrant identité beaujolais déclinée aux accents de Fleurie, nous retrouvons le domaine Dutraive (Jean-Louis), Marc Delienne, le domaine Romanesca, le domaine de la Madone, le domaine des Chaffangeons, le domaine Hoppenot, les Bret Brothers et la cave des producteurs des grands vins de Fleurie.

Pour des cuvées plus structurées, parfois plus complexes, pas toujours travaillées selon la méthode traditionnelle beaujolais de macération (semi-)carbonique, rendez-vous au Château des Bachelards, au Château de la Chaize, chez les Gamaylinands, ou au Château de Juliénas.