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Les vignes du domaine de Vassal vont bien déménager

Auteur

La
rédaction

Date

18.12.2013

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Malgré les contestations, les vignes exceptionnelles du domaine de Vassal, actuellement situées sur un long cordon littoral sableux allant de Sète à Marseillan-Plage (Hérault), vont déménager, a annoncé mercredi l’Inra.

« Plusieurs éléments conduisent aujourd’hui l’Inra à devoir organiser le transfert de cette collection sur un autre site », explique l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) dans un communiqué.

D’abord, « la sécurisation foncière de la collection » puisqu’un différend juridique oppose l’Inra aux Domaines Listel, propriétaire du terrain. L’affaire est en attente d’un jugement au tribunal paritaire des baux ruraux de Béziers, et l’audience a été renvoyée à juin 2014, détaille l’Inra.

Selon une source à l’Inra, le groupe Listel, plus grand vignoble privé d’Europe et propriétaire du domaine, souhaite multiplier par dix le prix du loyer. Mais Listel se défend, expliquant que le loyer n’a pas bougé depuis 20 ans.

En outre la hausse du niveau de la mer et le risque de salinisation représentent des menaces pour la collection de vignes, fait valoir l’Inra.

Un déménagement est donc envisagé vers le domaine de Pech Rouge, unité expérimentale à vocation vitivinicole du centre de Montpellier, située à Gruissan (Aude).

Mais l’opération s’avère compliquée administrativement, financièrement et humainement, souligne l’Inra. Elle pourrait être longue (cinq à sept ans) et présenter de nombreuses contraintes sanitaires.

Une pétition en ligne, ayant récolté près de 4500 signatures, estime qu’un tel projet met en danger la plus grande collection de vignes au monde, baptisée « Le Louvre viticole ».

Le domaine expérimental de Vassal abrite en effet 7500 plants de vignes venant de 47 pays.

Sa particularité est qu’il se trouve sur du sable marin, très peu argileux, indemne de phylloxéra et du nématode xiphinema index, un petit ver parasite. Le premier s’attaque aux racines de la vigne, le second transmet le virus du court-noué.

« Ce site présente des caractéristiques favorables pour la conservation de ces ressources génétiques et permet de cultiver la vigne franche de pied, c’est-à-dire sur ses propres racines », reconnaît l’Inra.

Ce conservatoire est d’ailleurs né de l’obligation de régénérer la vigne endommagée par le phylloxéra en 1876.