Accueil [LYON TASTING] Domaine Louis-Claude Desvignes, une pépite à Morgon

[LYON TASTING] Domaine Louis-Claude Desvignes, une pépite à Morgon

Auteur

Pauline
Gonnet

Date

05.10.2017

Partager

Si le patronyme préside à la destinée de certaines familles, la famille Desvignes honore parfaitement le sien. Gros plan sur une histoire de famille et d’engagement, à découvrir « in situ » pendant Lyon Tasting, les 14 et 15 octobre prochains.

Claude-Emmanuelle et son frère Louis-Benoît constituent la huitième génération à prendre les rênes du domaine. Claude-Emmanuelle a toujours su qu’elle souhaitait prendre la suite de leur père Louis-Claude, ce qu’elle fit en 2001, et fut rejointe en 2004 par son frère, après des études d’arts appliqués et une première vie professionnelle hors du secteur viticole. Ils perpétuent le travail de leur père, à côté duquel ils vivent, et pour qui le Beaujolais, et particulièrement le Morgon, leur cru, est un vin de garde comme les autres, avec une richesse de terroirs singuliers.

A l’époque glorieuse du Beaujolais Nouveau, Louis-Claude n’en a jamais produit, travaillant à développer la vente en bouteilles de son domaine, et a cultivé ses parcellaires pour en faire des cuvées représentatives de ses climats.

11 hectares répartis sur l’appellation, le domaine produit exclusivement du Morgon, avec quatre cuvées pour trois terroirs.

Interventions minimum pour exprimer au mieux l’identité de chaque climat, labour depuis 2004, un travail méticuleux à la vigne comme au chai pour faire ressortir chaque terroir grâce à la précision de leur travail, et pas grâce aux déviances.
Ce soin apporté à l’élaboration des vins se ressent dans chaque cuvée produite : pureté, éclat et tension signent chacune d’entre elles.

Quatre cuvées pour quatre belles expressions du terroir

Le Morgon « Voûte Saint-Vincent » (en-dessous de laquelle passent tous les visiteurs entrant au domaine), est une cuvée issue de vignes limitrophes de Chiroubles et Fleurie, sur le climat « Douby ». Se voulant fidèle à l’adage selon lequel « une bonne bouteille de Beaujolais est une bouteille vide », ce Morgon est gourmand et digeste, souple et très agréable à boire dès maintenant, et dotée d’une belle identité, charmeuse mais précise et équilibrée. Fraîcheur, minéralité, une pointe de graphite accompagnée de notes fleuries et épicées signent cette première cuvée.
Le Morgon « Côte de Py » en 2016 traduit merveilleusement bien son climat : la structure s’allie à la gourmandise, avec une ampleur et une rondeur mettant en valeur une complexité aromatique certaine, autour des fruits rouges et notamment de la cerise, ainsi que de notes fleuries élégantes.
Comme pour les autres cuvées, très peu d’interventions son pratiquées, la pré-fermentaire est réalisée entre 25 et 35 degrés, la cuvaison s’adapte au millésime, l’extraction est douce, et le délestage favorisée par rapport au pigeage, et le tout sans « l’ombre d’une douelle » : pas de bois, afin de favoriser la tension, la précision et la droiture de chaque cuvée.
Le « Javernières », qui se situe au pied de la Côte de Py, présente une bouche plus fine et plus tendue, sur une aromatique très proche, conférant un potentiel de garde à cette cuvée d’au moins une, voire deux décennies.
Dernière-née de la famille Desvignes, la cuvée « Les Impénitents », issue d’une parcelle du climat de Javernières, a su séduire en très peu de temps tous les amateurs de vin, et est déjà présente sur des tables étoilées. Conçue comme une cuvée haut-de-gamme, que le Beaujolais mérite mais qui parfois n’ose en produire, elle représente un double hommage, au terroir d’une part, et à Louis-Claude, qui n’a eu de cesse de s’engager pour valoriser les climats et le cru Morgon dans son ensemble.

Le mouton noir figurant sur l’étiquette, et représentant cet impénitent, celui qui ne se préoccupe pas des modes mais qui suit son orientation coûte que coûte, c’est Louis-Claude, qui n’a jamais voulu céder le potentiel tannique du gamay sur Morgon au profit d’une pure gourmandise fruitée, même dans les années 80 où le Beaujolais n’était pas attendu sur ce profil de vin.
Un toucher de bouche soyeux, une concentration et une densité évidente caractérisent cette cuvée, dotée d’une aromatique ciselée, où la pivoine culmine au deuxième nez, relayée par une pointe mentholée d’une grande fraîcheur : une belle réussite.

Jouer en collectif

Mais si Louis-Claude a toujours cultivé ce côté positif du mouton noir, il n’a jamais joué le jeu de la brebis égaré, et s’est inscrit dans un engagement syndical tout au long de sa carrière. Conscient qu’un terroir et qu’une région viticole est plus forte à plusieurs, il a toujours travaillé de concert avec d’autres vignerons à la gestion de l’appellation.
Son fils Louis-Benoît s’inscrit lui aussi dans cette démarche collective, en présidant la manifestation annuelle de « Bien Boire en Beaujolais », regroupant 190 vignerons et 5 associations de producteurs (« Beaujoloise », « Biojolaise », « Beaujol’Art »,« Beaujol’All’Wines » et « Les Gamays Chics »), dans un esprit fédératif et joyeusement collectif, visant à porter haut les couleurs du Beaujolais dans leur diversité et leur qualité.

En attendant la septième édition de BBB, au printemps 2018, les cuvées du domaine Louis-Claude Desvignes sont à découvrir à Lyon Tasting, les 14 et 15 octobre prochain !

RÉSERVEZ VOS PLACES POUR LYON TASTING