Lundi 2 Décembre 2024
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07.05.2012
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Alors qu’il avait clairement affiché son scepticisme concernant le millésime 2011, l’influent critique américain Robert Parker a publié ses notes la semaine dernière. Son bilan (provisoire) : le 2011 est meilleur que prévu.
Qu’on l’approuve ou non, il est incontestable que Robert Parker demeure un critique dont l’avis est le plus déterminant pour le marché des vins de Bordeaux. On attendait avec impatience – et avec prudence – ses premiers avis pour le millésime 2011, dont il avait dit à haute voix, avant sa visite à Bordeaux pour la Semaine des Primeurs, qu’il « n’attendait pas grand chose ». Les premières notes du dégustateur américain, publiées la semaine dernière sur son site du Wine Advocate, sont donc plutôt une bonne surprise : Parker s’est montré moins dur que prévu avec les bordeaux 2011, qui à ses yeux, s’approchent de deux millésimes « sous-estimés » que sont 2001 et 2008…
Château Ausone, le meilleur élève
Certes, 2011 ne restera pas dans les annales comme ses deux illustres prédécesseurs, 2010 et 2009. Pour mémoire, Parker a récemment revu ses notes pour le millésime 2009, attribuant la note maximale de 100/100 à pas moins de dix-neuf vins ! A ce jour, pour le millésime 2011, seul un vin semble en mesure de décrocher la note suprême : le Château Ausone, à Saint-Emilion actuellement noté dans la fourchette 96-100. De futures dégustations complémentaires permettront à Parker d’affiner sa première impression des Primeurs…
Globalement, Parker concède que 2011 est un millésime hétérogène, dont les conditions climatiques particulières ont obligé les viticulteurs à montrer le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre une haute qualité. C’est aussi un millésime qui, naturellement, sera marqué par des baisses de prix significatives après les flambées de 2009 et 2010 – un avis partagé par beaucoup d’acteurs de la viticulture bordelaise, et qui est accueilli plus que favorablement par les compatriotes américains de Robert Parker. C’est, enfin, un millésime de moyenne garde, dont les vins devraient être buvables entre 5 et 15 ans.
La belle année de Sauternes et Barsac
Pour les vins rouges, Robert Parker met clairement en avant la Rive Droite, avec une légère préférence pour les vins de Pomerol. Derrière Ausone, les meilleures notes reviennent ainsi aux pomerols Vieux Château Certan et Le Pin (94-96), mais aussi au saint-émilion Cheval Blanc (94-96). La très bonne surprise de ce millésime est la belle place du Château Pavie (93-95) qui se hisse au-dessus d’Angelus (92-95), Clos Fourtet (91-93) et Petrus (90-93). La Conseillante (88-91) et L’Evangile (88-90) obtiennent des notes en demi-teinte.
Du côté du Médoc, c’est Château Margaux (94-96+) qui tire son épingle du jeu. Il est suivi par Mouton-Rothshchild (93-96) et Latour (93-95). Parmi les deux autres Premiers Crus Classés 1855, Haut-Brion (92-95) s’en sort mieux que Lafite (90-93), en net recul d’après Parker. Les belles surprises du millésime se nomment Léoville Las Cases (93-95+), Pontet-Canet (93-95), Ducru-Beaucaillou (93-95), ou encore Palmer (92-94+). Au-dessus de 90, on trouve quelques valeurs sûres du Médoc : Lynch-Bages, Pichon Baron, Pichon Lalande, Léoville Poyferré, Léoville Barton, Cos d’Estournel, Montrose… Dans les Graves, les vins les mieux notés se nomment La Mission Haut-Brion (93-95), Pape Clément (92-94), Haut-Bailly et Smith Haut Lafitte (91-93).
Mais les vins qui se sont vraiment distingués en 2011 selon Parker sont les liquoreux : ainsi, juste derrière le « champion » Château Ausone, arrivent Yquem (96-98), Climens (95-97), Doisy-Daëne (95-97), ou encore Coutet (94-96). Egalement très appréciés par le critique américain, mentionnons les châteaux Suduiraut, Rieussec, Lafaurie-Peyraguey et Rayne-Vigneau, qui dépassent tous les 92 points. Une chose est donc sûre : le millésime 2011 restera comme une très bonne année pour Sauternes et Barsac.
M.D.
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