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Nicolas Feuillatte : des vendanges grand format

Auteur

La
rédaction

Date

18.09.2014

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L’immense Ventre Vinicole – Champagne Nicolas Feuillatte doit gérer des approvisionnements très capillaires, qui lui donnent la configuration d’une ruche. Photographie à mi-parcours des vendanges.

Les chiffres ont de quoi donner le tournis : 2200 ha d’approvisionnement (7% de l’appellation champagne !), un site de production futuriste sur 12 ha, 100 millions de bouteilles de capacité de stockage, 304 000 hl de cuves inox thermorégulées, comme autant de colonnes d’un temple dédié au champagne Nicolas Feuillatte (10 millions de cols commercialisés chaque année de par le monde).

Et pourtant, ce mastodonte appartient à… 4500 vignerons, regroupés dans 82 coopératives de village, avec chacune sa personnalité. Vu sous cet angle, la problématique, au moment des vendanges, passe dès lors de l’immensément grand à la gestion personnalisée d’une kyrielle de petits apports.

En préambule, un postulat : le Centre Vinicole Champagne Nicolas Feuillatte (CVC-NF) ne possède pas de vignes en propre et ne presse pas de raisin ; tout est fait dans les structures coopératives. A la cave de Jouy-lès-Reims par exemple (115 ha, 75 vignerons), les premiers raisins des adhérents arrivent vers 9h, et vers 10-11 h, le pressoir peut être chargé. Dès lors, commence une course contre la montre pour éviter que le jus ne s’oxyde – tuant la finesse des arômes – ou pire, ne démarre spontanément en fermentation.

La flotte des citernes Nicolas Feuillatte (une centaine de camions, du plus grand au plus minuscule) entre alors en action. Appelé par la coopérative, un camion vient chercher le « marc » (1 marc = jus d’une pressée de 4500 Kg de raisin) puis le ramène au CVC, avant d’être nettoyé et de repartir vers une autre coopérative. A peine la citerne arrivée, le laboratoire Nicolas Feuillatte prélève un échantillon des jus et transmet en un temps record une analyse en cuverie et à la coopérative émettrice. Un échange téléphonique-conseil s’en suit éventuellement. Puis les jus sont pris en charge pour vinification, cru par cru, cépage par cépage.

A mi-parcours des vendanges

Au pic des vendanges, jusqu’à 600 marcs (l’équivalent d’environ 2 millions de bouteilles) sont traités chaque jour au CVC en provenance de toute la Champagne. Une ruche incessante !

Ce mercredi 17 septembre signe pratiquement le mi-parcours des vendanges 2014, qui après avoir démarré parfois 1-2 jours plus tard que les dates officielles, s’annoncent très resserrées. L’Aube (Sud Champagne) et ses pinots noirs sont entièrement rentrés. La Marne (chardonays de la Côte des Blancs et pinots noirs/meuniers de la Montagne de Reims) sont en cours de ramassage. Les vendanges finiront cette année dans la vallée de la Marne où les pinots meuniers, en raison de charges élevées en raisins, ont mûri un peu moins vite.

Les conditions de cueillette sont estivales (25 – 27 °C sous un soleil de plomb) ce qui n’est pas forcément la panacée pour le raisin : risques accrus d’oxydation et de contamination bactériens, débourbages (clarification des jus par décantation) plus difficiles. Et avec des grappes plutôt grosses cette année, les pressoirs se remplissent vite. Pas de répit en vue chez Nicolas Feuillatte !

J.W.B.